féminisme ou féminité ?

Féminisme ou féminité ?

 

Ces derniers jours, le débat fait rage en France suite à une déclaration que Carla Bruni a faite au magazine Vogue et dans laquelle elle disait : «Ma génération n’a pas besoin du féminisme : je ne suis pas une militante féministe».

Voir l’article : ici

Sur Tweeter, les réactions fulminantes de colère abondent sur le thème : «Pourquoi notre génération a besoin du féminisme».

Et de multiples femmes d’expliquer que tant qu’il y aura des viols, de la violence conjugale et l’inégalité des salaires, le féminisme sera indispensable.

C’est assez amusant d’ailleurs, de constater à quel point ces commentaires de femmes sont empreints d’agressivité, à tel point que, si j’étais féministe, je penserais qu’ils ne peuvent avoir été écrits que par des hommes :-).

Voir les réactions sur Twitter :  ici

Ne nage-t-on pas en pleine confusion ?

Les commentaires violents adressées à Carla Bruni dénoncent sa position comme si elle était une trahison à la cause des femmes. Et citent toutes les horreurs dont certaines femmes sont les victimes.

Lorsqu’une femme dit qu’elle n’est pas pas une militante féministe, cela signifie-t-il pour autant qu’elle cautionne les viols, la violence conjugale, les inégalités salariales ?

Et un homme écrivait : «Tu as raison, laisse les autres se battre à ta place, c’est tellement plus confortable».

Est-ce parce que l’on ne se promène pas seins nus en brandissant une faucille dans une main et une paire de testicules dans l’autre que l’on est forcément lâche ? N’y a-t-il pas d’autres manières, moins visibles mais peut-être plus féminines de promouvoir le respect des femmes ?

Et ne sommes-nous pas en train de basculer vers un excès inverse dans lequel, en revendiquant des droits égaux pour les femmes, nous oublierions de veiller à ce que les droits des hommes soient également respectés ?

Car, ce contre quoi il est positif de lutter, n’est-ce pas, finalement, l’abus de pouvoir sous toutes ses formes..

Et celui-ci n’est pas l’apanage des hommes.

L’objectif ne serait-il pas simplement des droits égaux pour tous, hommes et femmes ?

 

Le risque d’un « machisme » à l’envers

Lors des dernières élections du Premier Ministre (tiens, dit-on « Première Ministre » ?) du Québec, de nombreuses personnes se réjouissaient que ce soit une femme qui ait été élue, voyant cela comme un progrès majeur pour la cause des femmes. Reconnaissant mon ignorance totale de la politique québécoise, je demandais alors : «Quel est son programme ?». Et d’entendre me répondre 9 fois sur 10 : «Je ne sais pas mais c’est une femme !»

Il semble donc que le simple fait d’être une femme garantit déjà la valeur de la personne…

Pourtant…

Être une femme ne garantit pas que l’on ait la compétence…

Être une femme ne garantit pas que l’on ait de hautes valeurs morales…

Être une femme ne garantit pas que l’on soit honnête…

Être une femme ne garantit pas que l’on soit capable de respecter l’autre…

Être une femme ne garantit rien…

Et, surtout, être une femme n’empêche pas d’utiliser certaines méthodes de prises de pouvoir.

Même si c’est d’une autre manière, avec d’autres outils, d’autres spécificités.

Alors, c’est vrai que certains hommes font parfois un mauvais usage de leur force physique et que jamais une femme ne pourra rivaliser avec un homme sur le plan musculaire.

Mais peut-on prétendre qu’aucune femme n’a jamais fait un mauvais usage de ses propres talents spécifiques ?

Moi, j’en vois tous les jours, des femmes qui utilisent leur talent de culpabilisation, de manipulation, de dominance sur les hommes tout en utilisant le féminisme comme argument majeur.

Et quand j’écoute certaines femmes politiques dans des débats, je me dis que si un homme osait traiter une femme avec autant de mépris, de suffisance voire d’humiliation, tout le monde crierait au scandale et il serait banni comme sexiste.

La violence a plusieurs formes et, si la violence physique est la plus visible, la violence morale est peut-être plus destructrice car, justement, elle est invisible.

Et, dans ce domaine de la violence morale, certaines femmes sont terriblement douées.

Oui, certaines injustices sont inacceptables

Oui, il y a encore des femmes qui sont violées…

Et combien y-a-t-il d’hommes auxquels leur compagne officielle refuse tout rapport sexuel pendant des années ?

Oui, il y a plus d’homme à des positions politiques importantes…

Mais peut-être est-ce aussi parce que les femmes sont moins attirées par le fait de faire de la politique.

Et j’ai vu des femmes prendre la place de tête de liste en ayant juste quelques mois d’expérience politique, laissant derrière elles des hommes qui travaillaient loyalement depuis une décennie et cela juste parce qu’il fallait une parité hommes/femmes sur les listes et qu’il n’y avait pas d’autres candidates.

Oui, l’inégalité des salaires existe encore…

Mais n’y-a-t-il pas aussi des hommes qui se voient refuser un temps partiel parce qu’ils sont des hommes ? Et ils n’ont droit qu’à 10 jours de congé parental à la naissance d’un enfant.

Oui, c’est vrai, certaines femmes n’ont pas le droit de choisir si elles veulent ou non un enfant…

Mais n’y-a-t-il pas aussi des hommes qui se retrouvent pères sans l’avoir voulu ou qui doivent faire leur deuil d’un enfant parce que leur compagne s’est fait avorter sans leur demander leur avis ?

Alors, même si le mouvement féministe a apporté d’immenses avancées que je ne renierai jamais, même si certaines inégalités persistent encore et que le travail n’est pas fini pour que toutes les femmes soient libres, je ne suis pas certaine que notre génération a encore besoin du féminisme lorsqu’il est est un combat empreint de violence.

Nous n’éliminerons pas une énergie en utilisant la même énergie

Comme le disait Einstein, on ne résout jamais un problème en utilisant les mêmes pensées que celles qui ont créé le problème.

Sommes-nous CONTRE la guerre ou sommes-nous POUR la paix ?

Sommes-nous CONTRE les hommes ou sommes-nous POUR l’égalité des droits ?

Car ce face à quoi il faut se positionner, c’est uniquement l’énergie masculine négative : l’énergie de l’abus de pouvoir, l’énergie qui écrase l’autre.

Mais cette énergie masculine négative est présente aussi chez certaines femmes.

Si être féministe signifie «Je combats les hommes», je crois donc que notre génération n’a plus besoin du féminisme.

Au contraire…

Notre génération -et les suivantes- ont besoin que l’on cesse la guerre des sexes et que l’on construise un modèle plus inspirant dans lequel les hommes et les femmes auront simplement tous le droit au respect.

Aucun couple harmonieux ne pouvant exister dans cette atmosphère de guerre des sexes.

Et pour construire ce modèle, c’est sans doute de l’énergie féminine positive dont nous avons besoin…

Une énergie qui n’impose pas mais une énergie qui propose, une énergie qui n’écrase pas l’autre mais qui respecte ses différences.

Et cette énergie féminine positive est présente aussi chez certains hommes.

J’en connais beaucoup et je les remercie d’exister.

Alors, chère Carla, moi aussi j’ose dire que je ne suis pas féministe !

Par contre, j’essaie d’être féminine… 🙂

 

 

Dans un prochain article, nous développerons les définitions d’énergies masculines et féminines positives et négatives.

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Commentaires

  1. Je suis entièrement d’accord avec tout ce que vous dites dans cet article.
    Je ne suis pas féministe non plus et j’ose aussi dire que je ne suis pas pour la parité mais que ce soit la compétence qui compte.

  2. Author

    Bonjour Karine et merci pour votre passage sur notre site.
    Je suis heureuse de savoir que cet article vous « parle » et de voir que certaines femmes d’aujourd’hui se détachent du modèle féministe pur et dur empreint de colère…
    Bien à vous,
    Véronique

  3. Bonjour Véronique,

    Moi aussi j’ai osé le dire l’an passé dans un article, et je me suis faite « incendiée » …. rires !!! Ce que je constate également c’est l’extrême violence des « féministes » et la colère surtout … et je pense que ce sentiment de colère fait surtout du mal à celles qui l’éprouvent et ne fait pas avancer les choses ! Je suis pour un équilibre en toute chose et chaque chose en son temps !
    Merci à vous pour cet éclairage que je partage !

    1. Author

      Bonjour Malou…
      Vous avez certainement raison de dire que la colère fait souffrir surtout celles qui l’éprouvent…
      Et je crois que nous sommes nombreuses à ne pas avoir envie de cette énergie-là…
      Mais, évidemment, nous ne défilons pas seins nus dans la rue alors sans doute notre message est-il moins visible 🙂
      Pas encore d’incendie ici suite à mes propos et je m’en réjouis 🙂
      Merci de votre visite et de votre chaleureux commentaire !
      A bientôt…
      Véronique

  4. Bravo pour cet article, je suis totalement d’accord avec tout ce que vous dîtes.
    C’est tellement important de comprendre, comme vous dîtes, que l’on ne peut combattre quelque chose, en utilisant les mêmes procédés que nous souhaitons pourtant éradiquer…
    Le féminisme n’est pas une bonne chose, c’est juste le machisme à l’envers, et ni l’un ni l’autre n’est bon.
    Il faut réapprendre à aimer les 2 sexes respectivement, à retrouver un équilibre et à respecter les qualités qui sont propres à chacun des sexes.
    Je vais continuer à parcourir votre blog, bravo !
    Laura.

    1. Author

      Bonjour et merci beaucoup de votre passage sur mon blog 🙂
      Je suis heureuse de constater que de nombreuses femmes partagent mon désir de (re)trouver un bel équilibre entre les hommes et les femmes…
      Avec amour pour les différences… Je pense que cette énergie de respect est le gage de nouvelles relations de couple plus harmonieuses et épanouissantes pour chacun.
      Encore merci et peut-être à bientôt 🙂
      Véronique

  5. Madame Baudoux, je dois vous dire que je suis vraiment désolée de lire ce genre de choses.

    Le féminisme n’exclut pas la féminité, et dire que les féminisme se balade sein nus avec une faucille dans une main et des testicules dans l’autre est une bien mauvaise image du mouvement à donner. Confondre volonté d’égalité et misandrie est assez dangereux.
    Vous dites que les réactions aux dires de Mme Bruni ont été agressives, mais dire, comme elle l’a fait, que le féminisme est inutile, n’est-ce pas méprisant et agressif envers celles qui croient en une cause et milite pour cette dernière? Revoir votre légitimité sans cesse remise en cause ne vous rendrait-il pas lasse, fatiguée et, de faite, moins encline à être pédagogue?

    Vous dites qu’une femme non féministe ne cautionne pas pour autant le viol ou la violence conjugale, mais plus tard dans votre article on trouve ces mots:
    « Oui, il y a encore des femmes qui sont violées…
    Et combien y-a-t-il d’hommes auxquels leur compagne officielle refuse tout rapport sexuel pendant des années ? »
    Donc être « privé » de sexe donne aux hommes le droit de violer? Le sexe serait un du des femmes aux hommes? Et si je ne le prend pas de la bonne manière, comment interpréter ce que vous dites?

    Vous reprochez la violence des combats féministes, mais l’essence d’un combat, n’est-ce pas justement la violence? Pensez-vous réellement qu’on peut déloger un dominant de son piédestal simplement en le lui demandant gentiment? Qu’il renoncera à ses privilèges en échange d’un « s’il vous plait »?

    Trouvez-vous cela flatteur pour les femmes de les décrire comme manipulatrices et trompeuses? N’existe-t-il pas d’homme manipulateur ou de femmes fortes?

    Ne pensez-vous pas qu’il y a moins de femmes en politiques parce que, contrairement aux hommes, on ne va pas leur dire depuis leur plus jeune âge qu’elles peuvent le faire? La parité est peut être discutable, mais ne permet-elle pas de montrer aux femmes que c’est possible, et donc de donner envie a plus d’entre elles de faire de la politique?

    Pour un homme auquel on refuse un temps partiel, combien de femme se le voient imposé? Combien se font refuser un emploi parce qu’elles auront/ ont des enfants (question qu’on ne pose pas à leur homologue masculins).
    Vous parlez des congés paternité, mais savez-vous qui se bât pour les faire reconnaitre et prolonger..? Les féministes.

    Quand à la parenté et l’avortement forcés… Pour le premier cas, ne pensez-vous pas que (idée de féministe, là encore) la conception et la commercialisation d’une contraception masculine permettrai aux hommes de se prendre en charge sur ce point et d’éviter ce genre de choses? Et pour de deuxième, pensez-vous vraiment qu’une femme ne désirant pas d’enfants doivent supporter l’impact d’une grossesse sur son corps, sur sa carrière et sur sa santé juste pour faire plaisir à son partenaire? Voyez-vous la grossesse comme un évènement anodin et sans conséquences?

    Nous ne sommes pas contre la paix, mais nous savons que pour atteindre l’égalité, il faudra la guerre. Nous sommes pour l’égalité des droits et donc contre le sexisme, malheureusement trop ordinaire dans notre société.
    Les hommes sont en position de pouvoir et donc malheureusement peu enclins à céder cette position. Parce que la remise en question est dure, et qu’ils n’ont pas de raison, étant en position de confort, de la faire d’eux-même.
    Être féministe ce n’est pas combattre les hommes, c’est combattre le fait qu’être un homme donne des privilèges. C’est combattre les idées reçues sur les femmes ET sur les hommes, pour que chacun puisse être lui-même sans complexes.

    Le féminisme ce n’est pas la guerre des sexes, c’est la demande de reconnaitre qu’il n’existe pas de spécificité intrinsèque à chacun de ces sexes, et donc pas de raison de se faire la guerre.
    Et sachez qu’il est parfaitement possible d’être féministe et dans un couple harmonieux, parce que, justement, être féministe, ce n’est pas détester les hommes (et également parce que tous les couples ne sont pas formés d’un homme et une femme, mais ce n’est pas la question).

    Pour finir, sachez qu’il est possible d’être féministe et féminine. Pour nous, ce n’est d’ailleurs pas difficile, car pour être féminine, il suffit d’être une femme.

    1. Author

      Bonjour Madame,

      Déjà merci d’avoir laissé votre message qui est très intéressant et qui permet de nourrir le débat…

      Pour commencer, il est probablement important de clarifier les choses car il semblerait que certaines phrases écrites dans mon article aient été interprétées d’une manière qui ne correspond pas à l’intention que j’y avais mise (le mode écrit n’est pas toujours décodé comme son auteur le souhaiterait).

      En écrivant : « Et combien y-a-t-il d’hommes auxquels leur compagne officielle refuse tout rapport sexuel pendant des années ? » je ne voulais absolument pas en conclure, comme vous semblez le penser qu’être privé de sexe donne aux hommes le droit de violer…
      D’ailleurs, le plus souvent, les hommes qui violent ne sont pas ceux qui sont privés de sexe par leur compagne.
      Les deux phrases n’étaient pas destinées à être reliées par un lien de cause à effet mais sont deux constats de deux réalités.
      Mes propos visent donc simplement à attirer l’attention sur le fait que, s’il y a effectivement bien des souffrances chez les femmes que je ne nie absolument pas, il y a aussi des souffrances chez les hommes.

      Et pareillement dans les autres extraits de mes propos que vous reprenez : pour la grossesse, par exemple, je trouve que les femmes ont absolument le droit de demander à avoir le choix ET je trouve aussi que les hommes devraient avoir le droit d’avoir le choix d’être pères ou pas.

      Ce qui me semble problématique dans les conclusions que vous tirez de mes propos, c’est le fait d’entrer à chaque fois dans la dualité… Comme si reconnaître que les hommes sont eux aussi victimes de certaines « injustices » équivalait ipso facto à accepter les injustices que subissent les femmes… Comme si reconnaître les injustices que subissent certains hommes équivalait à cautionner les actions toxiques de certains autres hommes. Comme si avoir de l’empathie pour les problèmes des hommes était une trahison par rapport aux femmes. Pour moi, ce qu’il convient de faire n’est pas d’essayer de comprendre les difficultés de l’un OU les difficulté de l’autre mais plutôt d’essayer de comprendre les difficultés de l’un ET les difficultés de l’autre.

      S’il y a effectivement des hommes bourreaux et des femmes victimes ET l’inverse existe aussi : il existe des femmes bourreaux et des hommes victimes.
      Il existe des injustices faites aux femmes ET il existe des injustices faites aux hommes.
      L’un n’exclut pas l’autre.

      Ayant précisé mon intention, je souhaite en venir à ce sur qui nous avons sans doute l’avis le plus différent : faut-il la guerre pour obtenir la paix ensuite ?

      Peut-être avez-vous des exemples que je ne connais pas (et dans ce cas, cela m’intéresserait de les connaître) mais, de mon côté, je ne me souviens pas d’une seule situation où c’est la guerre qui a résolu les problèmes d’injustice perpétrée à l’encontre d’une partie de la population. La guerre existe des milliers d’années et la seule chose que cela prouve, c’est que cela n’a toujours rien résolu.

      Martin Luther King a obtenu plus de prises de conscience collectives de l’injustice faite aux noirs que toutes les émeutes violentes précédentes.

      La solution est-elle alors de dire : «s’il te plaît, veux-tu bien partager tes privilèges» au dominant ? C’est assez amusant à imaginer… Je ne sais pas si cela donnerait quelque chose… on pourrait au moins essayer…

      Mais établir encore comme postulat que l’autre est dominant et a des privilèges et que moi je suis l’injuste victime ne fera sans doute qu’entretenir la dualité bourreau/victime qui donnera à celui que l’on traite de dominant la sensation qu’on lue place d’emblée dans le rôle du bourreau. Je ne crois pas que cela aidera à débloquer la situation… L’autre risquant alors de se mettre sur la défensive.

      Peut-être, par contre, que reconnaître ses souffrances à lui établira un climat de confiance à partir duquel le vrai dialogue pourrait commencer…

      Parle moi de tes souffrances et de tes peurs, de tes besoins et de tes rêves…
      Je te parlerai de mes souffrances et des mes peurs, de mes besoins et de mes rêves…

      Et essayons ensemble de voir comment toi et moi, nous pourrons souffrir moins et être plus heureux…, tous les deux… Non pas toi au détriment de moi ni moi au détriment de toi…

      Alors, non, c’est vrai, moi je ne crois pas que trouver une solution gagnant-gagnant viendra par le combat, la guerre et la violence…

      Vous écrivez que le sexisme est encore trop présent, vous avez entièrement raison… et c’est d’ailleurs dans les deux sens…

      Alors, est-ce dû UNIQUEMENT au fait que les hommes ne veulent pas perdre leurs privilèges et qu’ils résistent ?
      Qu’après 50 ans de combat féministe, il y ait tant d’inégalités qui existent encore, est-ce dû UNIQUEMENT au fait que les dominants ne veulent pas céder ?

      Une des raisons du fait que les avancées sont longues et difficiles ne pourrait-elle pas être AUSSI que nous nous y prenons mal ?

      Quand une méthode ne semble pas être très efficace, n’est-il pas sage de remettre en question la méthode ?

      Quand une clé n’ouvre pas la porte, faut-il continuer à utiliser la même clé tout en accusant la porte et en essayant de l’enfoncer de force ? Ou vaut-il mieux chercher une autre clé ?

      Moi, je suis partisane de chercher une autre clé…

      Alors, c’est vrai que, pour moi, si être féministe signifie utiliser l’énergie de la guerre, je n’ai pas envie d’être féministe…

      D’un côté, vous écrivez : «Le féminisme ce n’est pas la guerre des sexes, c’est la demande de reconnaitre qu’il n’existe pas de spécificité intrinsèque à chacun de ces sexes, et donc pas de raison de se faire la guerre.»…
      D’un autre côté, vous écrivez «Nous ne sommes pas contre la paix, mais nous savons que pour atteindre l’égalité, il faudra la guerre.»

      Alors, il y a peut-être quelque chose que j’ai mal compris mais moi, ce que j’entends, c’est que c’est bien la guerre que vous prônez… La guerre contre les dominants (les hommes) et les femmes qui ne se sentent pas représentées par le mouvement féministe et qui le disent. On peut ne pas cautionner la forme sans pour autant être une ennemie de la «cause»…

      Car, si vous êtes polie et respectueuse ici, ce dont je vous en remercie, les propos que vous tenez sur le forum mademoiselle.com au sujet de mon article me semblent représentatifs de cette énergie de combat contre l’autre que l’on considère comme un(e) ennemi(e).
      Il n’y a peut-être pas de faucille dans votre main… Néanmoins, cette énergie «sortons les mitraillettes dès que quelqu’un semble ne pas être d’accord avec nous» est justement celle qui à mes yeux décrédibilise le mouvement féministe

      http://forums.madmoizelle.com/sujets/veille-permanente-sexisme.76221/page-1454

      Cela me semble dommage car cela risque de n’apporter rien d’autre que plus de conflits entre celles (et peut-être ceux) qui monteront aux barricades en criant : «Tu as raison, lynchons Madame Baudoux» et ceux (et peut-être celles) qui, n’étant pas tentés par l’énergie de la guerre, y verront une confirmation que les féministes sont des guerrières agressives.

      Et le fond du problème qui est «Comment bien vivre ensemble, hommes et femmes», n’avancera pas pour nécessairement autant…

      Comme l’écrivait Albert Jacquard, le contraire «d’égal»n’est pas «inégal» mais «différent»

      Ce qui nous amènerait à débattre de votre phrase : «Il n’y a pas de spécificité intrinsèque à chacun des sexes»…

      Mais j’ai déjà été bien longue… Aussi je ne prolongerai pas (mais cela me donne une autre idée d’article)…

      Malgré nos opinions différentes sur la forme, croyez bien je vous remercie d’avoir pris le temps de vous exprimer ici. Et que je nous souhaite à tous, hommes et femmes, de réussir à mettre nos différences en commun pour avancer vers plus de bonheur pour chacun.

      Bien à vous,

      1. Les souffrances que vous mettez en comparaison pour les hommes ne sont pas du même niveau. Que ce soit le refus de rapport sexuel, l’avortement alors qu’il désire l’enfant où autre, obtenir satisfaction irait contre le consentement de la femme. Pour ces deux exemples, les hommes sont malheureux car ne pouvant pas exercer de domination.
        Je ne nie pas la souffrance des hommes, mais si le but est de montrer qu’ils en ont aussi, pourquoi choisir des exemples oppressif? L’injonction à la virilité (ne pas pleurer, ne pas porter de rose, aimer le sport…), la pression d’être sexuellement entreprenant (parce qu’un homme ça a toujours envie…), la distanciation des sentiments (parce qu’un homme qui se montre romantique ou qui fait une déclaration a forcément une idée derrière la tête)… Ce ne sont pas les exemples qui manquent et qui ne mettent pas la femme en position de manipulatrice qui prive de sexe/ d’un enfant.

        Je pense au contraire qu’il faut tout d’abord admettre que cette dualité victime/bourreau existe, car s’il n’y a pas de rapport de force inégal, il n’y a pas de problème, et s’il n’y a pas de problème, il n’y a aucune raison de changer quoi que ce soit, ou alors c’est juste un Nième caprice de femme… Or l’égalité et la volonté de sécurité n’est pas un caprice.
        Pourquoi écouter (encore) celui qui a toujours monopolisé la parole? Une personne qui n’est pas dans son tort n’a aucune raison d’être sur la défensive. Là encore, si on ne reconnait pas qu’il y a un problème, quelle raison de changer? Pourquoi, sans aucune obligation, un dominant cèderait-il une part de sa place plus confortable à son dominé? Si le dialogue suffisait, ça ferait longtemps que les choses seraient différentes.
        Effectivement, je considère comme un ennemi les discours qui, insidieusement, renvoient l’homme et la femme à des places prédéfinies, car ils peuvent être dangereux pour ceux qui ne s’y reconnaissent pas mais s’y voient sans cesse renvoyés. Ce n’est pas une question de d’accord ou pas d’accord mais d’impact potentiel.
        On peut être une guerrière et monter fortement au créneau sans être castratrice. Le tempérament guerrier n’est pas forcément une mauvaise chose, c’est juste un trait considéré comme « masculin » et donc mal vu chez une femme par ceux qui considère les deux sexes comme différents.

        Pour bien vivre ensemble, pourquoi ne pas simplement apprendre à considérer qu’il n’existe pas de traits de caractères « masculins » et « féminins », mais juste des traits de caractères humains, innés ou acquis, et qu’aucun ne sont supérieurs aux autres? Parce qu’il existe des femmes guerrières et des hommes sensibles, et qu’aucun des deux n’est ni bien ni mal.

        1. Author

          Peut-on vraiment mettre une évaluation sur une échelle pour savoir quelles souffrances sont du même niveau et lesquelles sont plus importantes que d’autres ?
          Est-on certain qu’il est plus douloureux pour une femme d’avoir un enfant qu’elle ne désire pas que pour un homme d’avoir un enfant qu’il ne désire pas ?
          Peut-on jurer qu’il est plus douloureux pour une femme de se sentir « obligée » d’avoir des rapports sexuels avec son compagnon que pour un homme de se sentir « obligé » de ne pas avoir de rapports sexuels avec sa compagne ?
          Quel instrument permettrait de mesurer qui souffre le plus ?

          Et pourquoi tout de suite penser que la souffrance des hommes serait due au fait de ne pas pouvoir exercer leur domination ?
          Un homme ne pourrait-il donc pas être malheureux de ne pas pouvoir avoir de rapports sexuels avec sa compagne juste parce qu’il a envie d’intimité, envie de se rapprocher d’elle, envie de se sentir désiré ?
          Et n’est-il pas possible que cela n’ait strictement rien à voir avec un besoin de domination ?
          N’est pas aussi du sexisme que de partir de cet à-priori que si un homme souffre de l’absence de rapports sexuels, c’est forcément parce qu’il ne peut pas exercer son besoin de domination ?

          Alors, oui, la dualité bourreau/victime existe pour les femmes… J’ajoute simplement qu’elle existe aussi pour les hommes (et ce n’est pas dans le même couple : dans certains couples, les femmes sont victimes et dans d’autres, ce sont les hommes qui le sont). Je vois suffisamment d’hommes et de femmes depuis 20 ans dans mon cabinet médical pour pouvoir constater que, dans ce domaine, il y a une stricte égalité statistique.

          Vous écrivez : « Une personne qui n’est pas dans son tort n’a aucune raison d’être sur la défensive »…
          Être accusé injustement peut mettre aussi sur la défensive… Se sentir d’emblée accusé d’être le bourreau parce qu’on est un homme, il y a de quoi couper toute envie d’entendre l’autre…

          Une communication saine et constructive peut difficilement s’établir si elle part sur de tels à-prioris.

          Dire que les hommes et les femmes présentent des différences ne signifie pas nécessairement que l’on veut les renvoyer systématiquement à des places prédéfinies… (et je suis d’accord avec vous que cela est toxique pour ceux qui ne s’y reconnaissent pas et seraient obligés d’adopter un rôle qui ne leur convient pas)… Je ne dis donc pas qu’il y a des rôles obligatoires à tenir pour les femmes et d’autres pour les hommes… Je dis que nous présentons des différences, que l’énergie masculine et l’énergie féminine ne sont pas les mêmes énergies (et si vous lisez d’autres articles sur ce site, vous verrez que je précise que pour les hommes comme pour les femmes, l’idéal à mes yeux serait d’équilibrer ces deux énergies complémentaires en soi).

          Pour arriver à cet équilibre intérieur entre l’énergie masculine et l’énergie féminine, il est nécessaire de cesser d’en diaboliser diaboliser l’une ou l’autre…

          Et c’est sans doute ce qui me repousse dans la forme utilisée par le mouvement féministe : d’une part, il y a une « diabolisation » de l’homme en général à cause de l’attitude dominatrice de certains hommes puis, d’autre part, l’utilisation de cette même énergie de domination que justement on fustige…

          L’énergie guerrière n’est pas forcément une mauvaise chose, dites-vous…
          Mais est-ce efficace ou contre-productif ?
          Les exemples historiques ne manquent pas pour démontrer que l’énergie de la guerre n’a fait qu’amener d’autres guerres.
          Pour moi, ce n’est en tout cas pas ce que je désire dans ma vie…
          Non pas parce que je trouve que c’est mal vu pour une femme d’avoir un tempérament guerrier… Mais parce que je ne me sens pas bien face à l’énergie guerrière, que ce soit de la part d’un homme ou de la part d’une femme…

          Et ce n’est pas cette énergie-là que je choisis pour essayer de construire une société dans laquelle les femmes et les hommes pourront être heureux ensemble.

          Peut-être est-il possible de respecter le fait que toutes les femmes ne se sentent pas nécessairement en harmonie avec cette énergie guerrière du féminisme radical.
          Et que certaines ont envie de proposer une autre forme pour changer les choses.

  6. Dire que les hommes et les femmes présentent des différences,c’est ce qui a permis l’oppression des femmes depuis des millénaires. Ca revient à nier l’unicité des individus,ce que je trouve extrêmement triste.
    Votre article est bourré de propos sexistes,au point d’être difficile à lire. Par exemple « N’y a-t-il pas d’autres manières, moins visibles mais peut-être plus féminines de promouvoir le respect des femmes ? » Les façons d’agir « féminines » ou « masculines »,ça n’existe pas. Ce sont des stéréotypes. Ou alors « Mais peut-on prétendre qu’aucune femme n’a jamais fait un mauvais usage de ses propres talents spécifiques ?

    Moi, j’en vois tous les jours, des femmes qui utilisent leur talent de culpabilisation, de manipulation, de dominance » . Vous utilisez une nouvelle fois des stéréotypes.
    « Et quand j’écoute certaines femmes politiques dans des débats, je me dis que si un homme osait traiter une femme avec autant de mépris, de suffisance voire d’humiliation, tout le monde crierait au scandale et il serait banni comme sexiste. » Vous croyez que ça n’arrive jamais?? Avez vous oublié le député qui a fait la poule lors du discours d’une élue à l’assemblée il y a deux ou trois ans? La politique est un monde extrêmement sexiste et qui a énormément de mal à s’ouvrir aux femmes,comme l’armée d’ailleurs.
    Je ne sais pas si vous vous rendez compte à quel point il est problématique de juxtaposer le fait qu’énormément de femmes se font violer avec les hommes à qui leurs compagnes refusent des rapports sexuels. Comment voulez vous que ça n’apparaisse pas comme une justification? Ne pas avoir de rapports sexuels pendant des années est une raison tout à fait valable pour quitter quelqu’un. Au minimum,il y a des questions à se poser.
    Vous dites dans une réponse à un commentaire que le sexisme est encore très présent aujourdhui et vous estimez donc que ça signifie que la méthode féministe ne fonctionne pas. Vous oubliez que le sexisme est présent depuis que le monde est monde. Il y a deux siècles,les scientifiques estimaient que les femmes étaient inférieures aux hommes sur tous les plans. Les femmes étaient des sous citoyennes,des éternelles mineures qui sont passées de la coupe de leur père à celle de leur mari pendant des siècles. Elles n’ont obtenu le droit de vote qu’au XXème siècle en général et ne se sont vraiment sorties de la tutelle des hommes qu’il y a environ 30 ou 40 ans.
    Il n’y a pas qu’un seul type de féminisme,les Femen ou les chiennes de garde sont loin d’être les seuls mouvements féministes.
    Le féminisme se bat contre les inégalités et dénonce des comportements sexistes,pas contre les hommes.

    1. Author

      Bonjour Maud,

      Est-ce vraiment le fait de dire que les hommes et les femmes sont différents qui a permis l’oppression des femmes ?
      Ne serait-ce pas plutôt le fait de prétendre que la femme est inférieure à l’homme ?
      Assimiler la notion de différence à une notion de supériorité-infériorité est sans doute ce qui fait le lit de bien des discriminations (et pas seulement de celle qui peut exister entre les sexes).
      La confusion des deux notions est très fréquente et, l’explication d’Albert Jacquard dans son essai « Moi et les autres », est que cette déformation de notre esprit provient du langage mathématique dans lequel nous baignons.
      En effet, selon les mathématiques, si un nombre n’est pas égal à un autre, alors, il n’y a forcément un qui est inférieur et l’autre qui est supérieur.
      Du coup, nous transposons ce raisonnement aux individus et croyons que parler de différences revient à parler de supériorité-infériorité.

      Dans cette optique de ne pas confondre la notion de la différence avec celle de la dualité supériorité-infériorité, je ne vois pas où est le problème de noter qu’il existe des différences entre les hommes et les femmes, entre l’énergie masculine et l’énergie féminine. Comme il existe des différences entre tous les êtres humains… Et pour moi, c’est bien cela qui nous enrichit…

      Pour les autres interprétations/suppositions/raccourcis, ayant déjà répondu à votre amie Marlène du forum anti-sexisme, si ce qui vous intéresse est de réellement comprendre mes explications, je vous invite alors à relire mes réponses.
      Si par contre votre désir est principalement de me sauter à la gorge, il est inutile que je ré-explique à nouveau quelles étaient mes intentions réelles (et non celles que vous supposez) en écrivant cet article.

      Pareillement pour votre raccourci : « Vous dites dans une réponse à un commentaire que le sexisme est encore très présent aujourd’hui et vous estimez donc que ça signifie que la méthode féministe ne fonctionne pas. « …
      Si vous relisez vraiment ma réponse, elle est exactement celle-ci : « Alors, est-ce dû UNIQUEMENT au fait que les hommes ne veulent pas perdre leurs privilèges et qu’ils résistent ?
      Qu’après 50 ans de combat féministe, il y ait tant d’inégalités qui existent encore, est-ce dû UNIQUEMENT au fait que les dominants ne veulent pas céder ?
      Une des raisons du fait que les avancées sont longues et difficiles ne pourrait-elle pas être AUSSI que nous nous y prenons mal ? »
      Je parle donc de plusieurs facteurs et je ne fais qu’interroger sur la possibilité que le féminisme s’y prenne mal.

      Alors, oui, j’espère qu’il y a plusieurs types de mouvements féministes…
      Car celui dont je vois la démonstration dans vos propos ici et sur votre forum anti-sexiste ne m’inspire pas vraiment… et me donnerait plutôt envie de fuir… Vous dites que le féminisme n’est pas contre les hommes mais celui que vous pratiquez sur votre forum me paraît cependant plutôt empreint de mépris voire de hargne.
      Et, malheureusement, des réactions aussi guerrières risquent de contribuer à donner une mauvaise image du féminisme… et peut-être même des femmes en général.
      Alors, définitivement non, je n’ai pas envie, en tant que femme d’être assimilée à ce genre de féminisme !

  7. Bonjour Véronique,
    Oui,j’ai lu vos réponses et non,je ne souhaite pas vous sauter à la gorge.
    J’ai relu vos réponses et je suis désolée,mais ça ne change rien au fait que je trouve vos propos problématiques. D’abord ,vous parlez de femmes violées et de l’autre de la souffrance des hommes qui sont privés de rapports sexuels pendant des années. Ensuite,quand vous êtes interpellée sur le sujet,vous parlez de femmes qui s’obligent à avoir des rapports avec des hommes mais ça n’a plus rien à voir avec ce dont vous parliez au départ:une femme qui s’oblige à avoir des rapports n’est pas une femme violée.
    Pour revenir aux différences dont vous parlez,vous dites qu’il n’est nullement question de supériorité et d’infériorité. Certes,aujourdhui,ce n’est plus le cas mais pourquoi la société a-t-elle estimé pendant des siècles que les femmes étaient inférieures aux hommes si ce n’est en décrétant qu’il existait de nombreuses différences entre les hommes et les femmes et que ces différences étaient à l’avantage des hommes?? La religion a évidemment joué un grand rôle dans tout ceci mais les scientifiques s’accordaient également à dire que les femmes étaient inférieures aux hommes et ce n’était pas pour des raisons religieuses.
    Il vous faudrait peut-être expliquer ce que vous appelez énergie masculine et énergie féminine parce que je n’y vois personnellement rien d’autre qu’une grosse généralisation sur les individus. De manière générale,je ne vois pas de quelles différences vous voulez parler.
    Toutes les luttes sont longues et difficiles,l’égalité réelle entre hommes et femmes ne fait pas exception.
    Les propos féministes tendent à être violents parce que les situations le sont. Tendre l’autre joue,c’est bien gentil mais ça ne fonctionne pas. Ceci dit,pourquoi tenir des propos véhéments donnerait-il une mauvaise image du féminisme ou des femmes en général quand ça ne serait pas reproché à un homme? Vous voyez,voilà une bonne démonstration du sexisme ambiant:on attend des femmes qu’elles se montrent douces,patientes et sensibles et surtout qu’elles ne se mettent jamais en colère sinon elles sont d’office agressives voire hystériques. Chez un homme,c’est normal:il s’affirme.

    1. Author

      Bonjour Maud,

      Je suis rassurée que vous ne souhaitiez pas me sauter à la gorge 🙂

      Pour le fait d’avoir énoncé successivement les femmes violées et les hommes privé de relations sexuelles, comme je l’ai expliqué dans une précédente réponse, il n’y avait pas lieu d’en supposer que je disais que le fait d’être privé de relations sexuelles donnait le droit aux hommes de violer. C’est un terrible raccourci qui ne peut être fait que si l’on désire trouver de quoi s’offusquer violemment.

      Le lien qui existe entre les deux (et que j’ai essayé d’expliquer dans ma réponse) est que dans certains couples (et voyant une trentaine de femmes et d’hommes chaque semaine, je peux vous dire que ce n’est absolument pas une rareté), la femme prend la très légitime raison qu’un homme n’a pas le droit de violer une femme pour refuser tout rapport sexuel en accusant son mari d’être un obsédé sexuel parce qu’il a envie de faire l’amour et qu’il insiste un peu. Et l’homme, bien imprégné de la culpabilité d’être un homme et d’avoir du désir grâce au féminisme radical agressif (et dans la crainte d’être alors considéré comme un violeur potentiel) se soumet au non désir sexuel de sa compagne. Parfois pendant des années.
      Je ne suis pas d’accord si l’on prétend que sa souffrance est moindre et qu’il est donc normal de lui imposer l’abstinence sous le prétexte qu’il existe des femmes violées.

      Par rapport aux différences, c’est vrai que dans le passé, il a été prétendu que les femmes étaient inférieures aux hommes. (Je me permets de rappeler que vous (ou votre amie) aviez écrit qu’il n’existait pas de différences et que ce n’était que des stéréotypes). Mais est-ce parce que cela a été vrai dans le passé qu’il faut continuer aujourd’hui à agresser toute personne qui prétend qu’il existe des différences ?
      Et est-ce qu’il faut en vouloir (et faire payer) aux hommes d’aujourd’hui le fait que certains de leurs arrières grand-pères étaient des tyrans ?
      Alors, il faudrait faire payer aux femmes d’aujourd’hui le fait que certaines de nos grands-mères étaient des monstres domestiques ?
      Ou ferait-on payer aujourd’hui aux allemands le fait que, dans le passé, les nazis ont commis des atrocités ?

      Pour l’énergie masculine et l’énergie féminine, j’ai écrit tout un livre à ce sujet… Sur ce site, il y a également plusieurs articles et plusieurs vidéos de conférence…
      C’est donc un peu long de résumer en quelques lignes un concept qui m’a demandé plusieurs années de travail pour pouvoir l’exposer avec clarté.
      Ce serait néanmoins faire preuve de plus d’ouverture et de curiosité de ne pas traiter de « stéréotypes » ou de « grosse généralisation » des concepts dont peut-être vous n’avez pas connaissance. Mais ce n’est pas parce que vous ne les connaissez pas que d’autres personne n’ont pas une certaine expérience qui les rend peut-être valables.
      En réagissant moins « à chaud » et en prenant le temps d’essayer de comprendre sans à-prioris ou soupçons de sexisme ce qu’une personne dit, ce serait peut-être plus facile d’avoir des débats constructifs.

      Par rapport à la violence nécessaire, j’ai déjà répondu deux fois que je ne connais aucun exemple où la violence a supprimé la violence.

      Et pour votre dernière phrase, j’ai également répondu que je n’aimais pas la violence, pas parce que ce n’était pas conforme à ce que la société attend d’une femme.
      Ma réponse était exactement : Non pas parce que je trouve que c’est mal vu pour une femme d’avoir un tempérament guerrier… Mais parce que je ne me sens pas bien face à l’énergie guerrière, que ce soit de la part d’un homme ou de la part d’une femme… Ce n’est donc pas du sexisme comme vous semblez me le reprocher.

      Ce serait gentil de prendre le temps de (re)lire mes réponses pour ne pas que moi je doive prendre à chaque fois le temps de recopier les phrases que j’ai déjà écrites.

      Bien à vous,

      Véronique.

  8. Bonjour Véronique
    Comment pouvez vous m’accuser de faire des raccourcis quand je reprends vos propres mots???Pour le moins,vos propos initiaux manquaient de clarté. Il n’y a pas de lien logique entre l’existence de femmes violées et le fait pour les femmes de décréter qu’elles n’ont pas à accepter d’avoir des rapports sexuels si elles ne le souhaitent pas. Je ne vois pas non plus le rapport entre le fait qu’il existe des femmes violées et le fait qu’un homme accepte de se passer de relations sexuels pendant parfois des années. Personne n’a à accepter de devoir se passer de relations sexuelles pendant des années:j’ai déjà dit sur mes deux précédents commentaires que le refus persistant de rapports sexuels est une raison tout à fait valable de quitter quelqu’un.
    Je ne crois d’ailleurs pas normal de ne jamais éprouver de désir.

    Les grands pères des hommes d’aujourdhui étaient des tyrans?? Ce n’est pas la question. Le problème n’est pas que les hommes sont des tyrans(quoique certains le sont encore,le partage des tâches domestiques est encore loin d’être entré dans les moeurs de manière générale,pour citer un exemple),simplement que l’égalité hommes femmes n’existe pas dans les faits et que les hommes bénéficient encore de privilèges. Ce n’est pas leur reprocher des faits qui existaient il y a 75 ou même 50 ans. D’ailleurs,ce n’est pas aux hommes en eux mêmes que ces inégalités sont reprochées mais à la société qui fait perdurer ces inégalités par de nombreux biais,notamment l’éducation genrée.

    Vous n’appréciez pas le fait qu’on vous dise que vous utilisez des stéréotypes et que vous pouvez passer pour quelqu’un de sexiste mais votre article initial,notamment cette phrase « N’y a-t-il pas d’autres manières, moins visibles mais peut-être plus féminines de promouvoir le respect des femmes ? » vous avouerez qu’il y a de quoi douter.

    Tout le monde est en droit de prétendre ce qu’il/elle veut,y compris qu’il existe des différences entre hommes et femmes. D’ailleurs,les féministes essentialistes seraient d’accord avec vous. L’essentiel est de garder à l’esprit qu’il s’agit d’une opinion avec laquelle on peut être d’accord ou pas d’accord,pas quelque chose dont on ne peut pas débattre. Hors,la grande majorité des gens qui prétendent qu’il existe des différences entre hommes et femmes font passer leur opinion pour un fait et qu’on est stupide si on n’est pas d’accord parce qu' »enfin,tout le monde le sait! ». Je vous assure que c’est très fatiguant à la longue. Le problème que je vois à ce postulat,c’est qu’il y a un certain nombre de personnes qui prétendent que les inégalités sont de fait logiques puisque « naturelles ». Pour parler du partage des tâches en particulier,il y a un nombre non anodin de personnes qui sans aller jusqu’à dire que c’est le rôle des femmes estiment que les femmes sont mieux armées pour le faire alors que ça n’a rien d’inné,c’est quelque chose qui s’apprend. Pareil pour les métiers:il y a encore une fois un nombre non négligeable de personnes qui estiment qu’il est normal que les femmes gagnent en moyenne moins que les hommes puisque leur nature les poussent à occuper des métiers différents des hommes et moins bien payés,de même que dans les années 50/60,il semblait normal que les femmes restent au foyer pendant que les hommes allaient travailler:c’était dans l’ordre des choses.
    Comme il était naturel il y a deux siècles de considérer que les femmes étaient inférieures aux hommes.

    La violence ne supprime pas la violence mais le féminisme a permis de mettre fin à des situations inégalitaires(droit de vote des femmes,émancipation des femmes par rapport à leur mari)et quand on pense que la loi pour l’égalité réelle entre hommes et femmes date seulement d’un an,je me dis que le féminisme est loin d’être superflu. Vous pouvez penser que le féminisme est un mouvement guerrier mais il a beaucoup fait et fait encore beaucoup. De même,vous parlez de violence mais de quelle violence parlez vous?? Je n’ai encore jamais entendu parler d’un mouvement féministe qui avait battu qui que ce soit. Ca reste verbal.
    Que proposez vous pour mettre fin au sexisme?

    1. Author

      Bonjour Maud,

      S’il y a au moins une chose sur laquelle nous pouvons être d’accord, c’est sur le fait que nous ne sommes pas du tout d’accord 🙂

      Malheureusement, non, vous ne reprenez pas mes propres mots… J’ai accolé plusieurs fois les phrases que vous prétendiez que j’avais écrites (et votre interprétation de mes phrases) à côté de celles que j’avais réellement écrites et elles n’étaient pas pareilles… loin de là… Et leur sens en était donc fortement déformé…

      Je n’ai pas très envie de re-recopier ces différents exemples d’interprétations et de raccourcis… parce que je l’ai déjà fait.

      Parallèlement à cela, d’un commentaire à l’autre, vous écrivez certaines choses et puis l’inverse…

      Par exemple, aujourd’hui vous dites : « Tout le monde est en droit de prétendre ce qu’il/elle veut,y compris qu’il existe des différences entre hommes et femmes. D’ailleurs,les féministes essentialistes seraient d’accord avec vous. »

      Mais juste après, vous écrivez :  » Vous n’appréciez pas le fait qu’on vous dise que vous utilisez des stéréotypes et que vous pouvez passer pour quelqu’un de sexiste mais votre article initial,notamment cette phrase « N’y a-t-il pas d’autres manières, moins visibles mais peut-être plus féminines de promouvoir le respect des femmes ? » vous avouerez qu’il y a de quoi douter. »

      Et dans des commentaires précédents, sur le même sujet, vous écriviez : « Dire que les hommes et les femmes présentent des différences,c’est ce qui a permis l’oppression des femmes depuis des millénaires. Ca revient à nier l’unicité des individus,ce que je trouve extrêmement triste. »
      Et dans un autre commentaire :  » Il vous faudrait peut-être expliquer ce que vous appelez énergie masculine et énergie féminine parce que je n’y vois personnellement rien d’autre qu’une grosse généralisation sur les individus.
      Ou encore : « Les façons d’agir « féminines » ou « masculines »,ça n’existe pas. Ce sont des stéréotypes. »

      Alors, quoi ?
      Ai-je le droit de dire qu’il existe des différences entre l’énergie masculine et l’énergie féminine ou n’en n’ai-je pas le droit sous peine d’être taxée de sexisme ?

      J’avoue avoir quelques difficultés à m’y retrouver dans vos contradictions et à comprendre ce qui pose problème…

      Peut-être n’avons-nous pas la même définition de ce qu’est le sexisme ?

      La définition du sexisme c’est : « Attitude de discrimination basée sur le sexe. »
      Et la définition de discrimination c’est « Au sens courant, la discrimination est le fait de traiter de manière défavorable un ou plusieurs individus en fonction de caractères extrinsèques (fortune, éducation, lieu d’habitation, etc.) ou intrinsèques (sexe, origine ethnique, etc.)

      Je ne vois pas en quoi je traite de manière défavorable les femmes (ou les hommes) en disant qu’il existe peut-être une manière féminine de promouvoir le respect des femmes.

      Je pense sincèrement que, dès le départ, vous avez décidé que mon article était sexiste et que, quoi que je dise pour expliquer ma pensée, cela ne changera rien…

      Alors, est-ce bien utile ?

  9. Excusez moi mais vos propos initiaux sont exactement « Oui, il y a encore des femmes qui sont violées…

    Et combien y-a-t-il d’hommes auxquels leur compagne officielle refuse tout rapport sexuel pendant des années ? » Voilà ce que vous avez écrit initialement. Je n’y ai rien rajouté ni rien retranché. On ne sait pas si vous comparez la souffrance des femmes violées à celle des hommes à qui leur compagne officielle refuse tout rapport pendant parfois des années. Ce n’est pas clair et vos explications tardives ne sont pas très convaincantes à mon sens parce que personne ne demande à qui que ce soit de se passer de rapports sexuels pendant x temps. Ce que les féministes demandent,c’est de respecter le consentement. Non veut dire non,pas peut-être et il n’y a pas à se forcer à faire l’amour. Ce qui ne veut pas dire que dans le cas où une personne n’a jamais envie que son/sa conjoint(e) doive l’accepter sans se poser de questions. C’est un signe clair et net qu’il y a des questions à se poser justement,afin de résoudre la situation si c’est possible.

    Je ne me contredis absolument pas et si vous n’aviez pas coupé mes phrases,vous l’auriez vu aussi. J’ai dit que tout le monde avait le droit de prétendre ce qu’il/elle voulait et j’ai bien précisé « L’essentiel est de garder à l’esprit qu’il s’agit d’une opinion avec laquelle on peut être d’accord ou pas d’accord,pas quelque chose dont on ne peut pas débattre ». Il y a une énorme nuance entre dire « je pense que les hommes et les femmes sont différents pour telles et telles raisons » et « les hommes et les femmes sont différents pour telles ou telles raisons » Vous et 95% de ceux qui pensent que les hommes et les femmes sont différents utilisez la deuxième formulation et c’est là que le bât blesse à mon sens. Les différences dont vous parlez n’ont jamais été prouvées,démontrées sans laisser la moindre place ni au doute ni à l’opinion différente.

    Nous avons effectivement des définitions différentes du sexisme,ou plutôt de la discrimination,ce qui au final provoque une définition différente du sexisme.
    Définition du larousse : « Fait de distinguer et de traiter différemment (le plus souvent plus mal) quelqu’un ou un groupe par rapport au reste de la collectivité ou par rapport à une autre personne : Le sexisme est une discrimination à l’égard des femmes. Discrimination raciale. » C’est effectivement souvent de façon défavorable mais la discrimination positive existe:ça reste de la discrimination. A partir de là,traiter quelqu’un différement en fonction de son sexe,c’est du sexisme.
    Le problème de dire qu’il existe une manière féminine de promouvoir le respect des femmes,c’est que vous partez du principe qu’il existe donc des façons féminines de se comporter et des façons qui ne le sont pas,ce qui me parait extrêmement réducteur.
    Je me suis renseignée sur les énergies masculines et féminines. Pas sur votre site parce que ce n’est que sous forme de vidéos et non de texte mais sur d’autres sites et apparament,chacun dispose de ses deux énergies en lui ou en elle.

    1. Author

      – Oui, cela ce sont mes mots.
      Ce qui en a été déduit a été ceci : Donc être « privé » de sexe donne aux hommes le droit de violer? Le sexe serait un du des femmes aux hommes?
      Je ne vois pas ce que c’est d’autre qu’un terrible raccourci et une terrible interprétation.

      – « …vos explications tardives ne sont pas très convaincantes à mon sens parce que personne ne demande à qui que ce soit de se passer de rapports sexuels pendant x temps. » : Peut-être n’y a-t-il aucun homme qui vous confierait ce genre de choses mais, de mon côté, dans mes consultations, je vois au moins un couple par semaine où c’est le cas. Alors, oui cela existe et comme peu de gens le savent, certain(e)s souhaitent le dire (ce que j’ai fait dans mon article). Et il existe aussi des hommes battus ! Alors, c’est peut-être une donnée qui ne fait pas partie de votre réalité… mais elle fait partie de la réalité de nombreux hommes.

      – « j’ai déjà dit sur mes deux précédents commentaires que le refus persistant de rapports sexuels est une raison tout à fait valable de quitter quelqu’un. » : Oui, on peut toujours rompre une relation dans laquelle on n’est pas heureux. Ceci dit, en thérapie, on constate que ce n’est pas toujours si facile de rompre pour les femmes ET pour les hommes qui sont victimes dans leur propre couple. Pour de multiples raisons que les thérapeutes essaient de dénouer… Mais mon article ne vise pas à lister les solutions à ces souffrances spécifiques. Et comme j’ai répondu dans ma toute première réponse (et non pas tardivement) : « Mes propos visent donc simplement à attirer l’attention sur le fait que, s’il y a effectivement bien des souffrances chez les femmes que je ne nie absolument pas, il y a aussi des souffrances chez les hommes. »

      – « …pas quelque chose dont on ne peut pas débattre » : Quand vous écrivez : « Les façons d’agir « féminines » ou « masculines »,ça n’existe pas. Ce sont des stéréotypes » : je ne pense pas que vous proposez un débat … Pour moi, c’est juste une affirmation péremptoire. De mon côté, j’ai accepté de débattre en citant l’explication d’Albert Jacquard sur la confusion entre la notion de « différences » et la notion de « supériorité/infériorité ».

      –  » Les différences dont vous parlez n’ont jamais été prouvées,démontrées sans laisser la moindre place ni au doute ni à l’opinion différente. : le fait que ces différences n’existent pas n’a pas non plus été prouvé sans laisser de place au doute.

      – « A partir de là,traiter quelqu’un différement en fonction de son sexe,c’est du sexisme. » : En disant qu’il existe une manière féminine de promouvoir le respect des femmes, je ne traite pas pour autant les femmes (ni les hommes) différemment (ni mieux ni moins bien) et certainement pas de manière favorable ou défavorable.

      – « Je me suis renseignée sur les énergies masculines et féminines. Pas sur votre site parce que ce n’est que sous forme de vidéos et non de texte mais sur d’autres sites et apparament,chacun dispose de ses deux énergies en lui ou en elle. » Dans une de mes réponses, j’ai écrit ceci : « Je dis que nous présentons des différences, que l’énergie masculine et l’énergie féminine ne sont pas les mêmes énergies (et si vous lisez d’autres articles sur ce site, vous verrez que je précise que pour les hommes comme pour les femmes, l’idéal à mes yeux serait d’équilibrer ces deux énergies complémentaires en soi. Pour arriver à cet équilibre intérieur entre l’énergie masculine et l’énergie féminine, il est nécessaire de cesser d’en diaboliser diaboliser l’une ou l’autre…). »

      Et sur ce site, vous trouverez également que je dis qu’il existe une énergie féminines positive et une énergie féminine négative ainsi qu’une énergie masculine positive et une énergie masculine négative. Que selon les combinaisons dont nous sommes porteurs, cela nous donne, aux femmes ET aux hommes, des comportements réactionnels de défense pouvant constituer des pièges relationnels. Dans le but d’atteindre l’harmonie en soi ET avec l’autre, il me semble important d’abord de prendre conscience que ces 4 types d’énergie existent, ensuite, de pouvoir identifier quel mélange est présent en nous, puis de voir en quoi cela nous piège dans nos relations en nous enfermant dans des moyens de défense qui sont plus destructeurs que constructifs. Puis d’essayer d’atteindre un équilibre intérieur entre l’énergie féminine positive et l’énergie masculine positive (que nous soyons homme OU femme).

      Pour lutter contre le sexisme (que ce soit envers les femmes OU envers les hommes), je crois en la communication non violente, je crois qu’il faut commencer par reconnaître que l’un ET l’autre vivent des souffrances… Et que parler des souffrances des hommes n’équivaut pas à nier celle des femmes… ni à chercher à savoir qui des deux souffre le plus dans les inégalités actuelles…

      Et j’ai écrit ceci :

      « Peut-être, par contre, que reconnaître ses souffrances à lui établira un climat de confiance à partir duquel le vrai dialogue pourrait commencer…

      Parle moi de tes souffrances et de tes peurs, de tes besoins et de tes rêves…
      Je te parlerai de mes souffrances et des mes peurs, de mes besoins et de mes rêves…

      Et essayons ensemble de voir comment toi et moi, nous pourrons souffrir moins et être plus heureux…, tous les deux… Non pas toi au détriment de moi ni moi au détriment de toi…  »

      Alors, s’il vous plaît, arrêtez de me faire dire ce que je n’ai pas dit… Je commence à être un peu fatiguée des procès d’intention que vous me faites.
      Et si je ne censure jamais les commentaires déposés sur mon site, je ne suis néanmoins pas en accord avec le fait de me faire continuellement agresser, malgré les explications et nuances que je prends le temps d’apporter.

      Bien à vous,

      Véronique.

  10. Je rajoute mon grain de sel en essayant de faire simple.

    Si les propos de Carla Bruni sont maladroits,elle n’a pas forcément tort sur le fond.Beaucoup de progrès ont été faits au niveau des lois et je n’ai pas l’impression aujourd’hui qu’il y ait de la discrimination à ce niveau.Je remercie d’ailleurs les militantes qui se sont battues pour que je puisse bénéficier de la liberté dont je profite aujourd’hui.

    Toutefois n’oublions pas qu’autrefois les hommes étaient dans l’obligation de faire le service militaire et appelés sous les drapeaux en temps de guerre,ce dont les femmes étaient dispensées.Là j’ai l’impression que les femmes revendiquent moins l’égalité.

    Sinon je dirais que la « misogynie » n’est pas un truc d’hommes spécifiquement,mais est peut-être encore plus véhiculée par les femmes,notamment par les mères et grand-mères au niveau des filles dans la famille.
    C’était le cas dans la mienne où « fille » étaient synonyme d’inférieure,ce que je n’ai jamais accepté même toute petite.
    Je n’ai eu aucun soutien des membres féminins de ma famille ,y compris ma soeur.
    Bien au contraire,j’avais tout le monde contre moi.

    Et si vous voulez mon avis ceci est un problème bien plus général de transgression de la loi,informelle,liée aux croyances et autres conditionnements sociaux,imposée aux enfants par la peur et qui va régir par la suite toute leur vie d’adulte.

    1. Author

      Bonjour Sylvie et merci beaucoup pour votre message (et votre grain de sel dont l’ajoute équilibre parfaitement le goût global du potage 😉 )
      Je trouve votre ajoute, non seulement, très sage et équilibrée, mais aussi très pertinente car elle comble une lacune de mon article (que je ne réalise qu’en vous lisant).
      Car effectivement, la misogynie existe également chez les femmes qui transmettent certains conditionnements culturels et familiaux.
      Et je constate bien souvent que les femmes peuvent être les pires ennemies des femmes, qu’il manque parfois entre elles une attitude se « sororité » (j’ignore si le mot existe mais il me semble être l’équivalent de fraternité).

      Se libérer de ces conditionnements familiaux peut en effet être très compliqué, surtout quand on est la seule à « voir » ce qui est dysfonctionnel.
      Il y a souvent un membre de la famille qui est venu pour rompre les chaînes trans-générationnelles… C’est souvent au prix de beaucoup de souffrances que l’on porte seul cette « mission » familiale…
      Mais cela peut aussi être la source d’une grande fierté que de permettre ainsi aux générations suivantes d’être libérées de ces chaînes.
      Comme le dit un de mes amis : « Nous sommes le plancher sur lequel nos enfants vont pouvoir grandir et s’élever plus haut que nous ».
      Bravo d’avoir été celle qui a voulu construire un plancher neuf, solide et sain pour les enfants de votre famille…
      Vous serez peut-être pour les filles un modèle de femme inspirant.

      Amicalement,

  11. Bonsoir,

    J’arrive peut-être un peu tard, mais ce sujet me passionne beaucoup, j’apporte donc ma critique en espérant qu’elle soit constructive (et en espérant n’être pas trop longue).
    Tout d’abord je dois dire que j’ai été assez étonnée de voir que vous trouviez que l’article de madmoizelle et les réactions sur twitter étaient très agressives. Non pas parce-qu’elle ne le sont pas, mais parce-qu’en fait, ce mode communication plutôt sarcastique et amer est un peu la norme, sur tweeter et ailleurs, dès que l’on parle d’un sujet un peu politique. Et du coup ça m’a assez frappée de voir que je ne m’en rendais même plus compte, et c’est vrai qu’il est dommage que dès que l’on aborde un sujet un peu sensible, nous ne sommes plus capables pour la majorité d’entre nous d’avoir une attitude d’ouverture, posée et bienveillante, au lieu d’être constamment sur la défensive. Et la première attitude est celle qui permet le plus d’être écoutée et comprise, et c’est là où je vous rejoins à 200% lorsque vous dites « nous n’éliminerons pas une énergie en utilisant la même énergie ».
    Néanmoins, je pense que la colère et les réactions agressives étaient inévitables et nécessaires selon moi dans la lutte contre les injustices légalisées dont les femmes ont été victimes dans le passé (et encore aujourd’hui dans beaucoup de pays). Cela n’aurai,je pense, pas pu se passer autrement car lorsque l’on est dans un stade de « survie », il faut d’abord pouvoir le dépasser, pour avoir l’énergie suffisante d’être dans la pédagogie, l’écoute et la recherche d’une situation plus harmonieuse pour tous. C’est pourquoi, il était d’abord nécessaire que les femmes prennent leurs droits, et qu’elles aient pu exprimer leur colère pour passer au « stade supérieur ». Et il est clair qu’il est maintenant temps de passer au stade supérieur,mais certaine ne sont pas d’accord.
    Maintenant par rapport au combat permanent « féministe » vs « anti/non-féministe » je pense qu’il vient de confusions et raccourcis des deux côtés. Quand des personnes disent qu’elles ne sont pas féministes, les féministe entendent « les injustices faites aux femmes n’existent pas » ou « je me fiche/trouvent normal les injustices faites aux femmes ». Et à l’inverse quand une personne se dit féministe les non-féministes entendent « je me fiche totalement des hommes et de leur souffrance / leur souffrance n’existe pas », ou « les hommes sont tous injustes, violents, violeurs… ».
    Et c’est là où je ne vous rejoint pas, car je trouve qu’en dépeignant les féministes comme un groupe monolithique (alors qu’il est très diversifié) où tout le monde est agressif, et se promène avec « une faucille à la main une paire de testicules dans l’autre » vous adoptez le comportement de ceux que vous critiquez à cause, justement, de ce comportement (agressivité, raccourcis, négation de la souffrance de l’autre et de son droit d’en parler…etc). Pour les seins nus, ma foi je ne vois pas où est le problème et ça m’intéresserai beaucoup d’entendre votre avis là-dessus.
    Pour ma part je me considère féministe essentialiste (qui ne croit pas que les différences hommes-femmes sont toutes le fruit d’une « construction »/ qui croit en l’existence d’une « essence » féminine et d’une « essence » masculine), car pour moi le féminisme c’est non-seulement vouloir l’égalité (dans le sens justice, équité, être considéré de même valeur, et pas dans le sens d’être identique), mais aussi reconnaître que les injustices faites aux femmes sont des injustices spécifiques qui ont été institutionnalisées (c’est à dire établies de manière officielle et légale (ex: code napoléon), et normalisées, en faisant passer une situation injuste que l’on maintient par la violence comme étant tout à fait naturelle, normale et qui ne doit donc pas changer. Et cela, à grand renfort de pseudo « études scientifiques », dogmes religieux, et stratégies d’éloignement et de négation de l’existence même des femmes. Cela a profondément conditionné nos mentalités, nos façons d’agir. Et c’est là, la grande différence avec les autres types d’injustices, c’est que celles-ci proviennent d’un système organisé que l’on a intériorisé (comme pour l’esclavage, le colonialisme…).(Et donc qu’en vous dites que les violences que l’on ne voit pas sont plus graves que celles visibles, je ne suis pas d’accord, on peut très bien voir une violence et ne pas s’en révolter car à défaut de pouvoir s’en débarrasser on a appris à faire avec et petit à petit la considérer comme normale). Et que les injustices que vivent les hommes sont dues:
    -soit à une conséquence d’une injustice qui visait d’abord les femmes (ex: soral prétendait il y a qlq années que contrairement aux croyances répandues, il était plus difficile d’être un homme, qu’une femme dans les « quartier difficiles », car les femmes sortent plus souvent avec des hommes de l’extérieur du quartier par lesquels elles se font inviter qu’avec les hommes du quartier eux-même, ce qui faisait que les hommes du quartier ne trouvaient pas de petites amies car ils ne peuvent pas les concurrencer par soi-disant manque d’argent (pour conquérir les demoiselles).Or, il oublie tout de même de préciser que si ces jeunes femmes ne fréquentent pas les jeunes hommes du quartier c’est qu’elles n’ont droit à aucune fréquentation du sexe opposé et doivent rester vierges pour leur mari jusqu’au mariage, et que si elles n’obéissent pas à cette règle elles risquent trèèèèès gros (ex la fille qui s’est fait brûler dans une poubelle). Les fréquentations en dehors du quartier ou à l’intérieur du quartier sont secrètes, et si on les découvrent la fille se fera traiter de tous les noms par les mêmes personnes qui s’attriste de voir que les jeunes hommes ne trouve pas de copine. C’est complètement ridicule.
    -soit une injustice « aléatoire », qui peut toucher tout le monde car tout peut arriver au niveau individuel, (ex: l’homme qui doit faire le deuil d’un enfant parce-que sa femme a avorté).Les personnes misandres ça existe mais ça ne fait pas parti du système et donc on remarque qu’elles le sont quand on a la possibilité de voir leurs actes ou façons d’agir. La misogynie elle est intégrée par tous et c’est la que c’est pervers car on le voit sans le voir.
    Les féministes ne nient pas que les hommes souffrent aussi, seulement comme vous l’avez fait remarquer, la souffrance ne se mesure pas, c’est pourquoi nous ne parlons pas de souffrance mais d’injustices, d’inégalités qui elles doivent nécessairement être mesurées (ne serai-ce que dans la loi par ex, on ne considère pas de la même manière un meurtre commis et une insulte, la comparaison ne se base pas sur la souffrance des personnes atteintes (même si elle compte), mais sur les actes en eux-mêmes.). Et je ne pense pas que seule l’énergie masculine négative seule soit en cause, car celle-ci est en faite dirigée contre les femmes, mêmes des femmes misogynes l’utilisent contre d’autres femmes pour « qu’elles restent à leur places » (que les femmes visées soient dans une énergie masculine négative ou non). De la mm manière des études ont montré que dans un groupe mixte les hommes monopolisaient la parole et coupaient plus facilement la parole aux femmes, réagissaient très peu au intervention des femmes, mais néanmoins lorsqu’un homme reprenaient la parole, tous les autres hommes étaient à l’écoute, et les incitaient volontiers à parler d’avantage, rebondissaient sur leur propos… (et donc étaient plutôt dans l’énergie féminine à ce moment) et cela indépendamment du niveau d’expertise des personnes sur le sujet de la conversation. On voit donc une fois de plus qu’il n’est pas juste question de l’énergie masculine négative, mais plutôt d’une mentalité et de comportements misogynes que tout le monde homme comme femme a intégré comme étant normal, tellement normal qu’on ne le voient plus. Il ne faut donc pas confondre le but (éloigner les femmes, les maintenir à un rôle de subordonnée), et les moyens utilisée (énergies négatives).
    Et il est important de mettre le doigt la dessus, sur la spécificité du problème pour sortir de l’aveuglement dans lequel on est tous et pouvoir créer une harmonie nouvelle.
    Et cela est particulièrement important par rapport au manque de solidarité entres femmes, que nous sommes beaucoup à remarquer, mais qui pour beaucoup de femmes est malheureusement perçu comme une fatalité inhérente à la soi-disant nature « jalouse et superficielle » des femmes (propos entendus maintes fois de la part des deux sexes). Alors, que cela est liée à la misogynie que les femmes ont elles mêmes intégrées depuis tellement longtemps qu’elles ne s’en rendent plus compte, et à la dévaluation extrême de tout ce qui est connoté féminin. Donc il y a une sorte de « haine de soi » qui entraîne une haine de ses semblables, et le mépris tantôt de celles qui font « des choses d’hommes » (car considéré comme anormale, n’assume pas « sa nature inférieure de femme », veut concurrencer les mecs, doit savoir rester à sa place…), tantôt de celles qui « s’abaissent à des truks de superficielles et nunuche de filles », on s’en sort jamais. Ca me rappelle quelque chose que j’avais lu sur la colonisation : « la colonisation ne peut fonctionner durablement que par l’intériorisation d’un complexe d’infériorité du peuple colonisé » et « la haine de soi est le point commun majeur des peuples opprimés ». Il y a aussi un article assez parlant de madmoizelle sur le sujet (à prendre avec humour, ça peut être assez « acide »):
    http://www.madmoizelle.com/instant-putassier-31-les-filles-qui-naiment-pas-les-filles_2009-07-29-4641
    Donc, je crois que oui, il est évident qu’il faut sortir de la colère, être pédagogue, à l’écoute les uns des autres, comme vous le dites très bien « Parle moi de tes souffrances et de tes peurs, de tes besoins et de tes rêves…
    Je te parlerai de mes souffrances et des mes peurs, de mes besoins et de mes rêves… ».Ca me parle beaucoup.
    Mais cela ne signifie pas qu’il faille évitez de ne pas montrer du doigt le caractère spécifique des injustices pour ne pas blesser, simplement, il faut le faire avec diplomatie. Car oui je considère que l’on a encore besoin du féminisme en tant que mouvement qui souhaite vivre dans une société égalitaire (dans le sens justice, paix et harmonie entre les sexes) et il y a des problèmes spécifiques qui persistent (prostitution, pornographie ultra-violente et méprisante, risque de légalisation de la gpa, harcèlement de rue, groupes religieux réactionnaires qui veulent remettre les femmes à un rôle de subordonnée…etc).
    Voilà, j’espère n’avoir pas fait trop de fautes, et ne pas trop vous avoir ennuyé avec mon pavé.
    Juste une dernière question : je n’arrive pas trop à voir si c’était moqueur ou non lorsque vous demandez « dois t-on dire première ministre? », du coup ça m’intéresserait de connaître votre point de vue sur la féminisation de l’orthographe (trouver-vous ça futile? ridicule? utile?).
    Merci de m’avoir lue.

    1. Author

      Bonjour Mimi,

      Tout d’abord, excusez-moi d’avoir mis quelques jours avant de vous répondre… J’étais en congés dans un endroit sans connexion internet et ne suis rentrée que vendredi soir.

      Je vous remercie d’avoir laissé votre commentaire qui est vraiment très intéressant et qui apporte une réelle plus-value au débat.
      Ma première sensation, en vous lisant dans une perception globale a été : « Si c’est comme cela que s’exprime une personne féministe, alors, j’ai envie d’être féministe » 😉
      (Par opposition avec une des phrases de mon article dans laquelle j’écrivais : « Si être féministe signifie «Je combats les hommes», je crois donc que notre génération n’a plus besoin du féminisme. »)
      Car, comme pour de nombreux concepts, le mot « Féminisme » peut avoir différentes connotations… Et dans le cadre du féminisme, la partie la plus « visible » est actuellement la connotation de combat (et c’est ce que j’essaie de montrer dans mon article, que je n’adhère pas au féminisme quand il est empreint d’une énergie d’agressivité).
      Je suis donc réellement très heureuse qu’une représentante d’un féminisme pacifique s’exprime ici avec tant de nuances intelligentes sur ces sujets.
      Cela me permet donc de répondre à votre phrase :
      « Et c’est là où je ne vous rejoint pas, car je trouve qu’en dépeignant les féministes comme un groupe monolithique (alors qu’il est très diversifié) où tout le monde est agressif, vous adoptez le comportement de ceux que vous critiquez à cause, justement, de ce comportement (agressivité, raccourcis, négation de la souffrance de l’autre et de son droit d’en parler… etc) »
      Effectivement, vous avez raison, mais j’ajouterais la nuance que je critique le féminisme quand il prend une forme agressive… Mon texte ne concernait en fait pas les autres manières d’être féministe, mais je reconnais que ce sous-entendu n’est pas suffisamment visible puisqu’il n’est apparent que dans le petit mot « Si« … être féministe signifie… Votre commentaire permet donc de rajouter cette nuance importante.
      Pour les seins nus, en fait, ce n’est pas réellement un problème pour moi… Je pense simplement que ce n’est pas nécessaire et que cela ne rajoute rien aux idées défendues… (et, mais je ne peux pas faire un procès d’intention, peut-être que l’objectif est d’attirer l’attention en « choquant » et que vouloir choquer est peut-être ce qui risque de décrédibiliser le contenu des messages)… Je crois que l’on peut parler des problèmes des femmes sans avoir besoin de montrer ses seins… Cela permet aux hommes d’en parler aussi 😉

      Pour la suite de votre message, je vais essayer d’y répondre du mieux que je peux, en tout cas sur les points pour lesquels vous me demandez mon avis… Car il y a également dans votre commentaire, un grand nombre de choses avec lesquelles je me sens très sincèrement en parfaite harmonie avec votre pensée et avec la manière dont vous l’exprimez (mais si je dois reprendre tous les points avec lesquels je me sens en accord, je vais devoir rallonger encore plus mes réponses).

      Je n’ai pas réellement souvenir d’avoir écrit que les violences qu’on ne voit pas sont plus graves que celles qu’on voit… J’ai retrouvé cette phrase : « La violence a plusieurs formes et, si la violence physique est la plus visible, la violence morale est peut-être plus destructrice car, justement, elle est invisible. » mais j’ignore si c’est celle à laquelle vous vous référez.

      Pour apporter plus de précisions, je dirais comme vous qu’une violence que l’on considère comme « normale » car on a appris à faire avec reste effectivement dangereuse… Et, en même temps, une violence qui n’est pas visible est parfois plus difficile à faire reconnaître. Quand on ne sait pas que quelque chose existe, on ne peut pas le « voir ».
      C’est un peu comme pour la manipulation ou le burn-out : tant que ces concepts n’avaient pas été identifiés, ceux qui en souffraient, même s’ils sentaient que quelque chose n’allait pas, ne pouvait pas savoir contre quoi exactement se protéger (même si, une fois un concept défini, il y a souvent une « exagération » et que l’on trouve alors ces étiquettes mises sans discernement). Dire que certaines choses invisibles (ou moins visibles) existent est ce qui permet d’agir. Donc, d’un côté, nous avons les violences et inégalités « connues » et que nous risquons de ne PLUS voir car elles sont considérées comme « normales »… Et, de l’autre côté, des violences et inégalités non « connues » et que nous risquons de ne PAS voir. Les deux doivent être mises en évidence.
      La misandrie étant moins connue, elle risque de ne pas être vue… Et peut-être d’autant moins que les mentalités collectives ont des difficultés à « renverser » les dualités connues.
      Plus les mentalités collectives sont imprégnées de la connaissance qu’un groupe est souvent victime de violence de la part d’un autre groupe, plus il est difficile d’imaginer que l’inverse puisse être vrai aussi.
      D’où l’importance de regarder chaque situation particulière en essayant de ne pas faire trop de généralités.
      Je rapprocherais ce fonctionnement au niveau collectif du fonctionnement individuel qui est décrit dans la théorie du Triangle de Karpman : le Triangle Victime-Sauveur-Bourreau. Quand on ne connaît pas ce triangle psychologique, on a tendance à dualiser les choses et à voir une victime et un bourreau. Il est souvent difficile d’imaginer que la personne qui semble avoir la position de « victime » puisse être parfois le « bourreau » tant qu’on n’a pas conscience que ce phénomène de triangle existe. Une fois qu’on sait que cela existe, on peut alors exercer notre discernement et veiller à être vigilant pour regarder chaque situation au cas par cas.
      Ce qui n’est pas connu ne peut pas être transformé…
      Et c’est pourquoi il me semble important de mettre en évidence des choses qui sont moins connues telle que la misandrie.

      Je suis malheureusement obligée de m’interrompre ici car certaines obligations se rappellent à moi 😉
      Mais je ne manquerai pas de revenir dans les prochains jours afin de continuer ce débat passionnant avec vous.

      Bien à vous,

      Véronique.

    2. Author

      Re-bonjour Mimi,

      Me revoici pour continuer un peu le débat avec vous…

      -J’aime beaucoup la phrase que vous citez : « la colonisation ne peut fonctionner durablement que par l’intériorisation d’un complexe d’infériorité du peuple colonisé » et « la haine de soi est le point commun majeur des peuples opprimés »… car j’ai la sensation que c’est applicable à de nombreuses situations individuelles également… Bien souvent, une victime laisse la maltraitance (quelle qu’elle soit) se perpétuer parce qu’elle-même adhère inconsciemment aux raisons invoquées par son « bourreau »… Et c’est sans doute, comme vous le dites, le reflet de la haine de soi (ou du manque d’amour de soi).
      Et je pense donc comme vous qu’il est nécessaire de montrer les injustices spécifiques aux deux sexes (comme toutes les injustices) car, tant qu’elles ne sont pas « dénoncées », il n’y aura pas de possibilité de changement. Et les injustices que subissent les femmes sont encore nombreuses, en effet. Mais, comme vous l’écriviez au début de votre commentaire, la « forme » avec laquelle on montre les injustices doit probablement évoluer même si la colère a été nécessaire à un moment.

      – Pour l’énergie masculine négative : en fait, dans mon vocabulaire, l’énergie masculine n’est pas présente uniquement chez les hommes. Dans les vidéos que j’ai postées sur ce sujet, j’explique que l’énergie masculine est présente chez les femmes comme chez les hommes (comme l’énergie féminine est présente chez les hommes comme chez les femmes). Et ces deux énergies (masculine et féminine) ont deux versants : un positif et un négatif. L’énergie masculine négative étant, selon ma définition (qui est toute personnelle), d’écraser l’autre (c’est le côté « tyran ») qui existent chez les deux sexes. Les femmes misogynes existent donc bel et bien, je suis d’accord avec vous.

      -Pour la féminisation de l’orthographe : ma question : « doit-on dire première ministre ? » ne contenait pas de moquerie, c’était vraiment une question… Et, en fait, la féminisation de l’orthographe n’est pas réellement un problème que je trouve important… Peut-être parce que je n’ai pas encore trouvé d’explication qui me satisfasse sur les raisons profondes… J’imagine que cela doit être symbolique mais, pour ma part, je ne me battrais pas pour cela (sans doute pour réserver mon énergie pour d’autres volets). Pour moi, ministre (ou autre) est une fonction… que cette fonction soit occupée par un homme ou par une femme…
      Comme « médecin »… je ne me sens pas infériorisée si on dit de moi que je suis médecin (et pas médecine). pour les patients, savoir si le médecin est un homme ou une femme peut être important mais il me semble qu’avec le prénom (à quelques rares exceptions de prénoms unisexes), le patient est informé du sexe du médecin. Pour moi, c’est aussi neutre que si on dit un fauteuil et une table… Certains noms sont masculins, d’autres sont féminins… Donc, pour moi, que certaines fonctions ou métiers soient des noms masculins m’importe peu (mais si un jour je trouve une explication symbolique qui me parle, je changerai peut-être d’avis). Dans certaines langues, le masculin et le féminin des noms sont déterminées en fonction de la personne (comme en anglais ou on choisit le possessif en fonction de la personne et non pas de l’objet : his chair ou her chair selon que la chaise est celle d’une femme ou celle d’un homme, ou on va dire a minister sans que minister soit féminin ou masculin)… j’ignore si ce langage moins « sexué » permet que les mentalités soient moins sexistes ou si cela n’a pas réellement d’impact…

      J’espère avoir répondu à vos questions… Et je vous remercie encore une fois d’avoir apporté votre regard positif et nuancé sur le sujet.

      Bien à vous,

      Véronique.

  12. Bonsoir,

    Tout d’abord merci beaucoup d’avoir pris le temps de me répondre et de continuer la discussion, c’est très intéressant.
    -Sur le sujet de la misandrie, votre exemple du burn out m’a plutôt éclairée, je me rend compte en fait que même des discriminations qui n’ont pas été « institutionnalisées » (et qui n’ont donc pas conditionnées les mentalités de manière massive) peuvent passer inaperçues parce-qu’elles n’ont pas été « identifiées »et donc,comme vous le dites, « ceux qui en souffrent, même s’ils sentent que quelque chose ne va pas, ne savent pas contre quoi exactement se protéger » (cette phrase m’a fait un déclic).
    Ça me conforte aussi dans ce que j’appelle « le pouvoir de nommer » (expression connue dans « le monde féministe »), et dans l’importance d’une communication claire dont je voyais déjà la nécessité au niveau personnel/interpersonnel, et dont je remarque maintenant l’importance qu’elle a aussi à un niveau plus large.
    -Pour les citations sur la colonisation, je ne voyais pas les choses sous cet angle là, bien que maintenant j’y adhère complètement. Cependant je pense que ce que l’ont remarque par rapport à ce que l’ont acquièrent au niveau individuel (notre histoire personnelle) doit être replacé dans un contexte plus global (contexte sociétal), car si chaque histoire est riche et unique, elles tendent pour la plupart à converger dans le sens des normes du groupe auquel chacun appartient.
    Et donc pour l’énergie masculine négative, j’avais bien compris qu’elle était aussi présente chez les femmes, mais ce que je voulais mettre en évidence, c’est que si chacun peut l’utiliser contre n’importe qui, dans n’importe quel contexte personnel, on remarque à un niveau plus large que les gens ont souvent tendance à l’utiliser contre les femmes. Et donc, le problème n’est pas juste l’utilisation de cette énergie négative (qui n’est selon moi que le symptôme du problème), mais les croyances qu’il y a derrière (misogynie), qui poussent les gens à l’utiliser.
    -Pour ce qui est de l’orthographe, les féministes s’en occupent pour de simples raisons : premièrement elles sont engagées et veulent donc aller au bout de leurs idées et questionnent et remettent tout en question, deuxièmement elles considèrent que « nier l’existence des femmes » à travers le langage fait parti de tout un tas de « micro-agressions » qui nous conditionnent négativement.
    Dans la langue française, il y a des noms masculins, d’autres féminins, cela est le plus souvent le fruit du hasard.
    Mais le fait que la grande majorité des noms de profession soit masculin n’est pas du tout le fruit du hasard. Autrefois, en France, quand chaque région avait sa langue (dont le français dans la région parisienne), la plupart des noms de profession existaient aussi au féminin, par exemple le mot autrice (féminin de auteur) qui ne s’emploie plus aujourd’hui était utilisé jusqu’au 17ème siècle je crois. Et ce genre de mot avaient quasiment tous leur pendant féminin (ex: apprentisse, doctoresse, peintresse, philosophesse, demanderesse, emperière, médecine…).
    Mais après que le français soit devenu la langue de tous, les « dirigeants de la langue » ont voulu faire des « arrangements » et ont décrété que comme les hommes sont « supérieurs » tout ce qui est « noble » ou prestigieux devait se mettre au masculin. Et de la même manière certain mots féminins sont devenu masculins parce-que le son des syllabes dégageait quelque chose de plus « puissant », et d’autres masculins sont devenu féminins car il dégageait une certaine « mollesse ». C’est comme ça que le masculin est devenu neutre.
    Et personnellement je trouve que savoir ça, peut avoir un intérêt car le fait que tous les noms de professions soient au masculin laisse croire qu’autrefois seuls les hommes pratiquaient ces professions, et qu’ils les ont toutes inventé.

    1. Author

      Bonjour Mimi,

      Merci beaucoup pour vos explications quant à l’orthographe des métiers/fonctions… J’ignorais totalement qu’historiquement, la version féminine existaient existait aussi. Je comprends donc mieux pourquoi, il est symboliquement important pour certaines personnes d’insister là-dessus.

      J’aime beaucoup l’expression « Le pouvoir de nommer » que vous utilisez… Le hasard a fait que je suis « tombée » sur une phrase de Camus ce week-end et qui est : « Ne pas nommer les choses ajoute du mal au monde ».
      Je pense que, même si je ne l’avais pas conscientisé, que c’est vraiment cela que j’ai souhaité faire dans mon article : nommer les violences qui sont moins connues du « grand public » et qui sont celles qui peuvent être faites aux hommes. Mais comme vous l’écriviez dans votre premier message, cela ne signifie pas de l’indifférence par rapport aux violences dont souffrent aussi les femmes, encore aujourd’hui.

      Effectivement, le contexte personnel est à replacer dans le contexte sociétal… Ce qui est « acceptable » dans un groupe donné ne l’est pas nécessairement dans un autre… D’où l’importance de mettre en évidence les croyances erronées qui rendent certaines violences « acceptables » et donc acceptées, tant pas l’individu qui en est victime que par la société.

      Et il est donc important de continuer à montrer en quoi les croyances qui conduisent à la misogynie sont erronées…

      Merci encore à vous pour vos interventions intéressantes 😉

      Bien à vous,

  13. Eh bien, vous faites bien de nommer les violences moins connues du grand public, vous faites du bien au monde 😉
    Merci à vous, c’est un plaisir.

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