famille recomposée

Le défi de la famille recomposée

 

Cet article fait suite à l’émission « La vie du bon côté »

le 8 Janvier 2013 sur Vivacité.

Pour écouter le podcast de l’émission : cliquez Ici 

Le podcast de l’émission n’étant plus disponible sur le site de Vivacité, vous pouvez ré-écouter l’émission sur la page « Médias » que vous trouverez en cliquant Ici  

 

Avec l’augmentation des divorces, ce sont aussi les repères familiaux qui sont fortement transformés.

Et si, il y a vingt ans, avoir des parents divorcés était presque considéré comme une tare, aujourd’hui, ce serait plutôt le fait que les parents soient encore ensemble qui est hors-norme.

Le divorce est une étape parfois bien pénible pour tous…  Et si l’étape de reformer une famille peut être source de bonheur, il reste essentiel de bien prendre conscience que ce nouveau bonheur doit se construire sur des fondations fragilisées car il est précédé de turbulences émotionnelles importantes.

En effet, avant la naissance d’une famille recomposée, il y a eu deux familles qui se sont décomposées. Chacun a vécu son lot de tristesse, de colère, de regrets, de culpabilité et tous ont beaucoup souffert.

Et si le couple qui se reforme est dans la joie d’un nouveau projet, leurs enfants respectifs ne voient pas les choses du même oeil : cette nouvelle famille qu’on leur fait miroiter comme une magnifique expérience riche d’ouverture et de tolérance sonne la fin d’une espérance : voir leurs deux parents à nouveau réunis.

C’est donc une énergie de deuil qui cohabite avec cette énergie de renouveau et la plus grande erreur que le nouveau couple peut faire, c’est de se bercer de l’illusion que tout le monde nage dans le même bonheur qu’eux.

Car si les deux partenaires se sont choisis, les enfants, eux, n’ont rien choisi : ni leur belle-mère ou leur beau-père, ni ces «faux-frères» ou «fausses-soeurs» pour lesquels il n’existe d’ailleurs aucun nom officiel.

Nous rêvons de ceci :

famille recomposée

 

Et la réalité c’est souvent cela 🙂 :famille recomposée

Sortir de cette illusion et voir que tout n’est pas aussi rose qu’on le souhaiterait dans ce nouveau projet permettra de trouver les ressources de patience, de tolérance, de concessions, de renonciations et de volonté indispensables pour que le soleil puisse revenir après les inévitables orages.

Comment relever les défis inhérents à ce nouveau modèle familial ?

Comment préserver le nouveau couple et son intimité tout en construisant des liens avec les enfants de l’autre ?

Comment s’accorder sur des règles éducatives malgré les différences parfois fort importantes ?

Comment gérer les conflits inévitables et aider chacun à trouver sa place ?

Sans précipiter pas les choses, en laissant du temps au temps pour que la nouvelle famille trouve son propre équilibre et qu’elle puisse devenir un «camp de base» source de sécurité pour tous.

Car des bonheurs inattendus sont au bout de ce chemin et entendre les enfants rire tous ensemble d’une anecdote familiale vaut certainement tous ces efforts de dépassement de soi-même.

Nous vous proposons quelques pistes pour relever ce défi… et vivre cette aventure le plus sereinement possible…

La danse de la famille recomposée


Une relation de couple peut se comparer à une danse… Une famille recomposée aussi…

Mais si, dans le premier cas, cela pourrait être une valse ou un tango langoureux, la danse de la famille recomposée serait plutôt semblable à ce genre de trémoussement frénétique que l’on peut observer lors des concerts de heavy-métal 🙂

Pour qu’avec le temps, cette danse commune devienne un peu plus harmonieuse, il peut être utile d’en apprendre les pas de base…

 

– 1) Entrer dans la danse à pas de loup

 

Cela signifie d’avancer en douceur, discrètement, petit à petit…

Puisque cette famille recomposée va devoir se construire sur la décomposition de 2 anciennes familles, il vaut mieux éviter de brusquer les choses.

L’énergie de renouveau dans laquelle se trouvent les adultes doit se mélanger à l’énergie de deuil qu’éprouvent les enfants : deuil du modèle familial papa maman,  deuil d’un lieu de vie… Et deuil de leur espoir qu’un jour papa et maman se remettront ensemble.

Même si la séparation de leurs parents est ancienne, l’arrivée d’une autre personne et l’éventuelle cohabitation avec cette personne et ses enfants représentent une menace pour la sécurité établie… Les repères vont encore changer, les habitudes vont encore être modifiées et la relation privilégiée entretenue avec le parent qu’ils avaient pour eux tout seuls est menacée également.

Dans toute cette souffrance, l’amour que les enfants éprouvent pour leurs parents les empêchent de leur en vouloir… Mais, inconsciemment bien entendu, ils ont besoin d’en vouloir à quelqu’un, de trouver quelqu’un à qui faire porter le chapeau de leurs difficultés. Le beau-père ou la belle-mère est la personne idéale pour porter ce chapeau.

Le savoir permet de prendre de la distance par rapport à la négativité exprimée par les enfants (quelle qu’en soit la forme : colère, repli, reproches…) et de ne pas la prendre comme étant personnelle.

 

1. Initiez donc les choses en douceur pour donner

le temps aux enfants de s’adapter à tous ces changements.

 

– 2) Commencer par un pas en arrière

 

Faire un pas en arrière c’est cesser de plonger dans le comportement habituel que nous avons tous (ou presque) de croire que les enfants des autres (et pas uniquement dans le cadre de la famille recomposée) sont un peu comme des machines à laver qui fonctionneraient mal et qui nécessiteraient d’être réparées (par nous, bien entendu).

L’image peut vous sembler absurde mais si vous vous analysez avec lucidité, vous constaterez probablement que, de manière générale, vous trouvez souvent que les enfants des autres ont telle ou telle chose qui « cloche », tel ou tel trait de caractère qui n’est pas idéal,  que cela risque bien de leur jouer des tours plus tard et que les parents feraient mieux d’agir…

Bon, mettons les choses à plat tout de suite : vivre avec des enfants n’est pas toujours facile… Mais vivre avec les enfants des autres, c’est carrément de la sainteté…

Car les défauts de nos enfants sont, d’une part, compensés par l’amour viscéral que nous leur portons…

Mais, d’autre part, il faut aussi comprendre que ce qui était insupportable pour nous, nous l’avons très vite « empêché ».

Si nous ne supportons pas qu’un enfant geigne pour demander quelque chose, nous avons rapidement appris aux nôtres à s’exprimer différemment…

Si nous ne supportons pas qu’un enfant chipote dans son assiette, nous avons mis les choses au point avec nos propres enfants et ils ont pris l’habitude de ne pas le faire…

Par contre, d’autres choses sont plus acceptables pour nous et nous n’avons donc pas investi beaucoup d’énergie pour les changer (on ne peut pas se battre sur tous les fronts sinon, c’est vite l’enfer)…

Quand nous vivons avec les enfants des autres (par exemple, lors de vacances communes), il est donc fréquent que nous trouvions que les enfants des autres ont des comportements très ennuyeux (et vice-versa : nos enfants semblent parfois très embêtants à nos amis). Les fils de ma copine Martine mettent un temps fou à vider leur assiette et à quitter la table et nous ne savons donc pas échanger entre adultes. Mes enfants mangent très vite et quittent la table après quinze minutes mais parlent beaucoup tout le temps où ils sont présents à table… cela ennuie ma copine Martine qui les trouve fort envahissants quand ils sont là et qu’ils monopolisent la conversation.

Moi, j’ai insisté pour que mes enfants mangent rapidement afin d’avoir du temps à table entre adultes et, du coup, j’accepte quinze minutes durant lesquelles ils parlent tout le temps.

Ma copine Martine n’est pas ennuyée par le fait que ses enfants traînent pour manger mais elle leur a appris à ne pas intervenir dans la conversation des adultes puisqu’ils seront présents à table longtemps.

Martine et moi, on s’adore… Cependant, au-delà d’une semaine, j’étranglerais bien ses enfants et elle noierait les miens…

Mais, comme nous sommes civilisées, nous prenons patience et profitons de tous les avantages de passer du temps ensemble en vacances 🙂 Puis nous rentrons chez nous, chacune étant très heureuse d’avoir des enfants tellement mieux élevés que ceux de l’autre 🙂 (Martine, je suis désolée que tu l’apprennes comme cela, mais c’est bien que tu le saches quand même : mes enfants sont mieux élevés que les tiens 🙂 )

Je caricature un peu mais… il y a un fond de vrai, non ?

Quand il s’agit, non pas d’une semaine annuelle de vacances, mais d’une semaine sur deux (voire plus) au milieu de toutes les contraintes quotidiennes, c’est si difficile à vivre que nous nous acharnons à vouloir transformer cet enfant de l’autre qui a des caractéristiques « tellement horripilantes » (à nos yeux bien sûr ! Car pour son papa ou sa maman, les habitudes ont été inculqués pour correspondre à leur propre zone de confort).

Et, pour nous donner bonne conscience et nous aveugler nous-mêmes, nous affirmons haut et fort que c’est pour son bien, que c’est pour qu’il apprenne les bases du savoir-vivre, que cela lui servira plus tard… !

– Il parle trop à votre goût et vous n’en pouvez plus de son bavardage : ce serait tellement bien pour lui qu’il apprenne à écouter les autres !

– Il est trop réservé et vous ne supportez plus d’être face à un mur de silence : ce serait tellement avantageux pour lui qu’il apprenne à exprimer ses émotions !

– Il est distrait et vous vous énervez à devoir sans cesse attendre qu’il aille rechercher ce qu’il a oublié juste avant de partir : il faudrait lui apprendre à se structurer !

– Il est bruyant et déborde d’énergie et vous rêvez de lui faire une piqûre de Valium : il est grand temps de lui mettre un peu de discipline si on veut qu’il puisse s’intégrer dans le monde extérieur !

L’enfant de l’autre n’est pas à réparer : il fonctionne parfaitement bien selon les schémas qui étaient ceux de sa famille initiale !

Le problème c’est que ses manières de fonctionner ne sont pas celles que vous, vous avez choisi d’inculquer à vos propres enfants.

Alors, bien sûr, il y aura des choses qui sont importantes qu’il apprenne pour sa vie future…

Mais est-ce votre job de « corriger » ? Est-ce à vous de décider ce qu’il doit absolument apprendre ?

Il a un papa et une maman…

Et ce papa (ou cette maman) que vous aimez, c’est certainement quelqu’un de bien…

Faites-lui confiance…

Si un des traits de caractère de son enfant vous inquiète pour son avenir, parlez-en avec votre conjoint(e)… Mais plutôt en exprimant ce qui est difficile pour vous plutôt qu’en présentant son enfant comme « bourré de défauts ».

Et s’il y a des valeurs qui comptent pour vous : incarnez-les au quotidien dans vos actions de manière à ce qu’il puisse s’en inspirer s’il le souhaite.

 

2. Faites donc absolument un pas en arrière à chaque fois que vous

pensez que l’enfant de l’autre dysfonctionne

et que c’est à vous de réparer la pièce qui est déréglée…

La semaine prochaine, je vous parlerai de la suite des pas de danse de la famille recomposée : le pas de côté, le pas en avant et le pas que l’on fait tout seul 🙂

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Commentaires

  1. Bonjour,

    Pour les besoins d’un reportage télé, NRJ12 recherche différents témoignages sur les familles recomposées :

    – 1er bébé d’un couple juste recomposé avec déjà des enfants si cela entraine une remise en question des places de chacun.
    – Emménagement d’une famille recomposée qui va vivre pour la 1ere fois sous le même toit.
    – Mariage d’un couple ayant chacun des enfants de son côté et qui acceptent mal cette union.
    – On vit tous sur le même toit : avec ex, conjoint, enfants.
    – Je ne m’entends pas du tout avec mes beaux enfants.

    Si vous ou quelqu’un de votre entourage correspondez à cette description, n’hésitez pas à me contacter au plus vite,
    Marie 01 78 94 89 05
    Ou sur ma boite mail mdardillac@troisiemeoeil.net

  2. Pingback: Familles re-composées, c’est comment? | Le Blog de Cristina sans h

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