penser à soi ou penser à l'autre

Penser à soi ou penser à l’autre ?

Être en relation ou être soi : Deuxième épisode.

 

Le postulat de départ de l’éducation d’un enfant est qu’il faut modifier ses attitudes «naturelles» imparfaites afin de lui assurer de pouvoir trouver sa place dans la communauté et dans le monde extérieur.

Durant notre enfance, nos parents ont donc essayé de nous apprendre une série de valeurs et de comportements qui leur semblaient importants afin que nous correspondions  aux attentes des autres.

Certains parents transmettaient également le message inconscient : «Si tu ne fais pas ceci ou cela, je vais être très malheureux(se)»

Et lorsque nous n’agissions pas selon leurs demandes, nous avions l’impression que nous risquions alors de perdre leur amour.

Nous avons donc assimilé que nous devions impérativement nous transformer nous-mêmes pour donner à l’autre ce qu’il a besoin de recevoir pour être heureux.

Et bien que je ne renie aucunement l’importance d’un certain code de bien savoir vivre ensemble que nos parents ont eu raison de nous inculquer et auquel je suis moi-même très attachée, je constate que la manière de transmettre ce code de valeurs aux enfants ne distingue pas toujours suffisamment l’être du faire.

Les parents ne savent pas toujours assurer aux enfants que leur amour est inconditionnel et ne dépend pas de leurs actions.

La croyance qui en découle est celle-ci : «Ce que je suis est «mauvais» et ne suffit pas pour que l’autre m’aime. Il faut donc que je me transforme pour être aimé».

Non seulement nous sommes conditionnés à croire que l’amour de l’autre dépend de ce que nous faisons ou ne faisons pas mais, inversement, nous avons intégré que notre propre bonheur (et notre amour pour l’autre) dépend de ce qu’il/elle fait ou ne fait pas.

Nous sommes donc imprégnés, dès le départ, d’une vision faussée de l’amour et notre bonheur est fondé sur des dépendances à l’égard des actes d’autrui. Parallèlement, nous sacrifions souvent des choses importantes à nos yeux pour rendre l’autre heureux.

Mais si se renier soi-même pour correspondre aux attentes de l’autre pourra lui donner une sensation provisoire d’être plus heureux en comblant son insatisfaction, à long terme, l’autre sera toujours insatisfait. Car son bonheur ne venant pas de l’intérieur, il sera toujours à le quémander, l’extérieur se devant sans cesse de le rendre heureux.

Inversement, en nous plaçant dans la position d’attente que ce soit l’autre qui comble nos manques, répare nos blessures et nous rende heureux, nous devenons comme des toxicos dépendants de leur «produit» pour se sentir bien et nous plaçons l’autre dans le rôle de fournisseur de notre « came » 🙂

En se construisant sur ces fausses croyances concernant l’amour, le couple devient rapidement l’association de deux êtres insatisfaits de leur sort, essayant sans cesse de correspondre aux désirs de l’autre et attendant de l’autre qu’il lui fournisse sa dose de bien-être.

Dans de telles conditions de fausses croyances, avec le temps, le manque de base de chacun s’agrandit encore par toutes les renonciations, les sacrifices, les efforts que nous faisons pour être différents de ce que nous sommes.

Et, finalement, nous réalisons que le couple ne remplit pas ce rôle que nous lui avions attribué, à tort, de combler nos manques. Mais qu’au contraire, la vie de couple nous prive encore plus de la possibilité de nous donner à nous-mêmes ce dont nous avons besoin, tant nous nous épuisons à donner à l’autre ce dont il a besoin.

J’en vois tant de ces couples dans lesquels chacun a la sensation d’avoir tout donné et rien reçu… !

Et dans lesquels chacun finit par attribuer à l’autre la responsabilité de son malheur… !

La thérapie de couple devient alors pareille à ce qui se passe après une guerre : on compte les morts et on fait l’inventaire de toutes les destructions.

Ce qui éloigne complètement de l’essentiel : se consacrer à réparer ses blessures personnelles de base afin de pouvoir combler soi-même ses propres manques.

Car ce n’est qu’en partant d’un état de bonheur intérieur (dont nous sommes les seuls responsables) que l’on peut alors réellement donner à l’autre et être heureux en couple.

Comment pouvez-vous éviter que votre couple, présent ou futur, ne devienne la source du sacrifice de vous-même et donc de votre malheur ?

Soyez le centre de votre monde

être au centre de sa vie

Vous souvenez-vous de ces rondes de notre enfance dans lesquelles nous étions tous en cercle et où un des participants, placé au centre du cercle, choisissait l’un ou l’autre pour continuer le jeu ?

Vous souvenez-vous de ces émotions étranges : la peur de ne pas être choisi(e), la peur d’être choisi(e), que pense-t-il (ou elle) de moi, qu’est-ce que les autres vont penser de moi, comment faire pour être choisi(e)… ?

Dans cette position de faire partie du cercle, ce sont les autres qui sont au centre et qui peuvent vous choisir (ou non).

Ce sont donc les autres qui ont le pouvoir de décider si vous entrez (ou non) dans le jeu, dans leur vie…

Ce sont donc les autres qui ont le pouvoir de décider si vous méritez leur attention, leur affection, leur amour…

Ce sont donc les autres qui ont le pouvoir de déterminer votre valeur…

Dans cette position d’être à la périphérie, vous n’avez pas le pouvoir de décider d’entrer dans le jeu… Vous n’avez pour seule possibilité d’action que celle de vous rendre suffisamment attrayant(e), intéressant(e), séduisant(e), agréable, aimable… afin que les autres vous choisissent pour faire partie de leur vie.

Cette situation de dépendance vous pousse à sacrifier certaines choses importantes pour vous et à renier certaines parties de vous-mêmes et donc à dépendre de plus en plus des autres pour combler vos manques et vos besoins.

Et si vous changiez de place dans le cercle ?

Et si, au lieu de vous placer en périphérie, vous preniez la place centrale ?

Il ne s’agit pas de vous considérer comme LE centre DU monde mais simplement de vous considérer vous-même comme étant le centre de VOTRE monde.

Concrètement, cela signifie  :

☞ Vous êtes le seul responsable de votre bonheur et de vos malheurs

Vous êtes créateur de votre réalité : que créez-vous ?

☞ Puisez dans vos propres ressources pour satisfaire vos besoins essentiels

N’attendez plus d’être rempli par l’extérieur et remplissez-vous vous-même.

☞ Pratiquez l’auto-validation

Félicitez-vous pour tout ce que vous réussissez  et entretenez un image positive de vous-même.

☞ Choisissez avec qui et avec quoi vous souhaitez entrer en relation

Si c’est vous qui êtes au centre, c’est vous qui choisissez ce que vous faites entrer dans le jeu de votre vie.

☞ Dites adieu à la culpabilité

Vous ne pourrez jamais plaire à tous ni faire ce que tous souhaiteraient que vous fassiez.

Lâchez-prise sur les rôles que vous jouez dans la vie des autres : eux-aussi sont responsables de leur propre bonheur.

 

Certains diront peut-être que se placer au centre de son monde est très égoïste…

Que, pour vivre ensemble, il faut faire des concessions et que l’on ne peut pas toujours ne penser qu’à soi…

Et ce sont ces croyances qui nous empêchent souvent de prendre cette position centrale dans notre vie.

Car, le véritable égoïsme, c’est exiger d’une personne qu’elle renonce à elle-même pour combler le manque de sens dans ma vie. C’est manipuler les choix de l’autre, l’empêcher d’être heureux, parce que je suis incapable d’assumer mon bonheur par moi-même.

Se placer au centre de votre vie c’est, au contraire, assumer tellement bien votre propre bonheur que l’autre peut alors être exactement ce qu’il souhaite être et faire exactement ce qu’il souhaite faire.

Choisir votre propre chemin, c’est offrir à l’autre la liberté de choisir son propre chemin…

Être attentif à vous et à votre bien-être, c’est permettre à l’autre d’être attentif à son propre bien-être…

Construire votre bonheur, c’est amener dans la relation une personne heureuse plutôt qu’une personne malheureuse…

Alors, pensez à vous pour offrir à l’autre le meilleur de vous-même  !

Pour lire le premier épisode :

Être en relation ou être soi ? premier épisode

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Commentaires

    1. Author

      Bonjour et merci de votre intérêt…
      Il n’y a pas de suite prévue pour le moment…
      Mais qui sait ? Un jour peut-être 🙂
      Selon les flux de l’inspiration 🙂

  1. Bonjour,

    au début de l’article « être en relation ou être soi », vous parliez de 5 clés. qu’en est-il des trois restantes ?
    vu l’intérêt suscité chez moi par les deux premières, je me permets de vous posez la question 🙂

    1. Author

      Bonjour et merci de votre intérêt 🙂

      En effet, les trois autres clés sont manquantes…
      Les articles concernés (écrits après le commentaire précédent) ont disparu après un piratage de mon site (et, débutante, je n’avais pas fait de sauvegarde récente)…
      Les textes se sont donc perdus et je ne les ai pas ré-écrits…
      Il faudrait sans doute que je le fasse mais j’avoue que je manque un peu de temps…
      Belle journée à vous !

  2. Bonjour,
    Excellente theorie pour etre bien avec soi meme…
    Mais mis a part le fait de ne voir que des gens passer et qu’ils ne restent jamais par tant de place prise par notre ego, que cela peut il apporter de bon dans notre relation avec les autres? Quelle place leur laisse t’on?
    Penser trop a soi donne le pouvoir de ne jamais etre satisfait des entraves qu’impose la vie normale aux cotes des autres et de vouloir sans liberer a tout moment.
    L’Amour au contraire, sans etre jusque boutiste ou sacrificiel n’est il pas plus beau quand il est genereux, qu’il est don de soi, et qu’il sait s’eclipser au profit des autres?
    Une personne n’en est elle pas plus « aimable » et « empathique » quand elle sait faire passer son interet apres celui des autres?
    Les grands et grandes de ce monde ne sont ils pas des gens qui ont su tout donner voire s’abandonner aux autres sans se perdre?
    La vie n’est elle pas faite de moments a soi ET de moments aux autres?
    N’est il pas beaucoup plus facile de penser a soi plutot qu’a l’autre apres les annees d’euphorie du debut?
    Pourquoi tout donner serait se sacrifier, s’oublier et ne nous comblerait il pas d’une autre autre forme de Bonheur..celui d’etre nous meme…La liberte est d’etre et non de faire, n’est ce pas?
    Pourquoi un couple ne pourrait il pas etre heureux en essayant de se tourner chacun vers la recherche de l’epanouissement de l’autre?
    Le monde est individualiste, n’est il pas temps de reapprendre ce qu’est l’altruisme?

    1. Author

      Bonjour Nanouchka, et merci de votre commentaire qui permet d’entretenir ce débat passionnant…

      J’ignore si vous avez lu le premier article de la série (dont celui-ci est le deuxième) mais j’ai la sensation que vos propos pourraient venir alimenter la dualité qui existe fréquemment entre penser à soi et penser à l’autre, comme si ce ne pouvait être que l’un OU l’autre et jamais l’un ET l’autre. Cette fameuse dualité qui nous piège si souvent à devoir choisir entre égoïsme et altruisme et qui est justement la dualité que j’essaie de ré-unifier.

      Dans ce premier article, il est écrit :

      Alors, comment trouver le juste équilibre entre «Penser à l’autre» et «Penser à soi», entre «Accepter de changer» et «Rester soi-même» ?
      Car, entre «Fusion Totale» et «Indépendance Totale», nous pouvons imaginer une voie du milieu, un troisième terme que j’aurais envie d’appeler « Autonomie Solidaire »…

      Le but des articles de cette série est donc bien de chercher un équilibre (les deux photos illustrant ces articles représentent d’ailleurs des situations d’équilibre) et de vouloir arrêter de polariser, de tout diviser entre le « bien » et le « mal ». Et vos propos auraient tendance à me faire penser qu’à vos yeux, le « bien » est de penser à l’autre et le « mal » est de penser à soi…

      Vous écrivez : « Mais mis a part le fait de ne voir que des gens passer et qu’ils ne restent jamais par tant de place prise par notre ego que cela peut il apporter de bon dans notre relation avec les autres? « 
      Est-ce que se mettre au centre de notre propre bonheur est de l’ego ou de l’amour de soi-même ? Quand nous prenons nous-même la responsabilité de notre bonheur, nous n’en faisons pas porter le poids à l’autre… Et n’est-ce pas une belle manière d’aimer que de ne pas faire porter ce poids de notre bonheur sur les épaules de l’autre ? Et n’est-ce pas plus agréable pour l’autre de vivre avec quelqu’un qui est capable d’être heureux par lui-même plutôt qu’avec quelqu’un qui a sans cesse des attentes que le monde extérieur le rende heureux ? L’autre n’est-il pas alors plus libre d’être qui il est ?

      Ensuite, vous écrivez : « L’Amour au contraire, sans être jusque boutiste ou sacrificiel n’est il pas plus beau quand il est généreux, qu’il est don de soi, et qu’il sait s’éclipser au profit des autres?
      Là, on touche au vrai problème… Quand est-on dans la générosité et quand est-on dans le sacrificiel ? La frontière est parfois bien floue… Et l’invitation que je propose est donc bien de savoir faire la distinction entre les deux… Car, quand on est dans le sacrificiel en permanence, la frustration prend de plus en plus de place et il y a toujours un moment où cela explose… Les mots « don de soi » et « s’éclipser au profit des autres » représentent de jolies valeurs morales mais sont aussi très évocateurs du risque, justement, si cela se fait en permanence, de dériver vers le sacrifice et donc la frustration (voire même l’abus). Alors, oui, le don de soi est une belle valeur mais comment trouver l’équilibre pour qu’il ne soit pas oubli total de soi ? Et il faut que l’autre soit dans le même état d’esprit, capable du même dévouement, pour que la relation ne devienne pas abusive. (L’abus ne peut pas être une jolie valeur morale)

      Vous écrivez aussi : « Pourquoi un couple ne pourrait il pas être heureux en essayant de se tourner chacun vers la recherche de l’épanouissement de l’autre ?
      Bien entendu, le couple constructif est le lieu dans lequel chacun souhaite que l’autre s’épanouisse… Nous sommes d’accord 🙂
      Mais, il y a des préliminaires… qui sont justement de veiller à être capable d’assumer son propre bonheur afin de ne pas faire peser sur l’autre l’obligation d’être ou de faire certaines choses correspondant à nos attentes.

      Dans ce deuxième article il est écrit ceci :

      « Car, le véritable égoïsme, c’est exiger d’une personne qu’elle renonce à elle-même pour combler le manque de sens dans ma vie. C’est manipuler les choix de l’autre, l’empêcher d’être heureux, parce que je suis incapable d’assumer mon bonheur par moi-même.
      Se placer au centre de votre vie c’est, au contraire, assumer tellement bien votre propre bonheur que l’autre peut alors être exactement ce qu’il souhaite être et faire exactement ce qu’il souhaite faire. »

      Et il est nécessaire que cela soit bilatéral afin que cela ne soit pas toujours l’un qui se met au service de l’épanouissement de l’autre et jamais l’inverse. (et vous écrivez d’ailleurs bien : que CHACUN se tourne vers… »)
      Quand chacun des deux membres du couple est capable d’être heureux par lui-même, quand chacun des deux est capable de bien s’aimer soi-même, c’est alors, et seulement alors, que chacun des deux peut aussi se tourner vers l’épanouissement de l’autre. Et que le couple peut devenir un lieu fertile ou chacun peut être le meilleur de lui-même.

      Ne dualisons donc pas trop et cherchons bien l’équilibre… Entre individualisme pur et dur et altruisme sacrificiel, il y a une voie du milieu… Qui n’est pas simple à trouver… Mais, si c’était simple, ce serait beaucoup moins passionnant 🙂

      Bien à vous,

      Véronique.

      1. J’ai adoré lire vos deux articles et vos réponses aux questions. Merci pour cette belle explication de comment être en relation et rester soi. Salutations. Ula

  3. Bonjour Véronique,

    Je vous avais laissé un message auparavant auquel vous m’aviez répondu d’une manière très complète.

    Voilà où j’en suis aujourd’hui…
    J’ai réussis mon BEP avec 16.5 de moyenne générale et j’envisage de passer major l’année prochaine pour mon BAC, puis passer des concours de la fonction publique.. Bref j’ai mes projets, mes amis, des activités propres (musculation, chant)… Bref je suis heureux…

    C’est dans mon couple que cela ne va pas… Je m’ennuie et je ne suis pas bien… Nous avons fêter nos deux il y a de ça deux semaine… Mais je m’ennuie, mon compagnon qui a 37 ans et moi 22 est toujours fatigué, toujours en train de se plaindre de tout… Alors qu’il a sa maison, voiture, un travail fixe, et moi pendant ce temps je me construit jour après jour… Sans rien dire car tout se passe à merveille…

    Nous avons eu une discussion houleuse car il est obligé de verbaliser chaque fois qu’il se masturbe… Pour moi c’est tellement intime…. Et puis je me sens mal car monsieur me dit que pendant 2 semaines qu’il est fatigué et j’apprend (de sa bouche) qu’il s’était masturbé dans les toilettes de son travail … Et une autre fois la même chose… Autant je peux comprendre la masturbation en couple (même si pour moi une sexualité épanouie à deux doit prendre le pas sur la masturbation…) Mais cela m’a blessé au plus profond… Il faut dire aussi que on ne le fait pas souvent ou alors il à des pannes… Alors quand nous sommes frustrés et que l’autre prend du plaisir seul…

    Et aussi, nous avons un rapport de force où il essaye toujours de me tenir pour soumis (par exemple il est plus fort que moi au niveau musculature) et donc lorsque l’on chahute c’est souvent qu’il me met dans des situations inconfortables en me disant que je suis soumis ou qu’il aura toujours le dessus…

    Je me sens abusé et laissé pour compte car se débrouiller tout seul a 22 ans (je suis parti à 20 de chez mes parents, j’ai repassé mon BAC L en candidat libre en 2015 et je l’ai eu, je suis dans un nouveau cursus pour avoir un BAC l’année prochaine, j’ai eu mon bep cette année avec 16.5 de moyenne générale, je passe mon code et mon permis cette année et l’année prochaine je vex devenir major de ma promotion et réussir mes concours…

    J’ai aussi remarqué qu’il avait de gros problèmes d’égo, du genre quand je gagne à un jeu il est très mauvais perdant ou alors il efface les parties si j’ai de meilleurs scores…

    Il à de gros complexes physiques, il aime les mecs super musclés qui sont pour lui les plus beaux hommes sur Terre et il n’aime pas les défauts du genre un peu de brioche, des tâches de rousseur… Bref il aime les hommes parfaits de partout (ce que je suis loin d’être et heureusement pour moi) a l’inverse de moi qui aime les hommes qui ont du vécu, qui ont leur défauts et qui dégage surtout un charisme…

    Il aime beaucoup critiquer les gens sur leur défaut physiques, mentales ou ce qu’ils font mais n’aime pas être critiqué et il faut toujours faire comme lui…

    Ma mère me dit que ce n’est pas un homme pour moi et qu’il n’est pas fait pour être en couple… Je ne sais qu’en pensez… Pourriez vous m’éclairez?

    Ps / Désolé pour ce pavé….

    1. Bonjour Hellburn,

      En vous lisant, j’ai la sensation que votre compagnon ne peut vivre ses relations aux autres que dans les rapports de force et les jeux de pouvoir.
      Le besoin de critiquer, le besoin de gagner, le besoin de dominer… tout cela montre qu’il n’est capable de trouver sa place face à l’autre (quel qu’il soit) qu’en le rabaissant, comme si il ne pouvait sentir sa propre valeur qu’en diminuant la valeur de l’autre.
      La problématique de la masturbation, dans le contexte que vous décrivez (ce n’est pas le cas dans tous les contextes), montre aussi que, finalement, il lui est plus facile d’avoir du plaisir en dehors de la relation avec l’autre… Sa peur de l’autre fait qu’il se sent sans doute plus à l’aise seul. Mais le fait qu’il éprouve le besoin de vous le dire tout en trouvant le prétexte de la fatigue pour ne pas avoir de relations physiques avec vous montre un besoin un peu pervers d’exercer une forme de pouvoir sur vous (« je te refuse le plaisir mais je le prends tout seul »).

      Il est très probable que tout cela provienne d’un manque d’estime de soi et d’un manque d’amour pour soi car c’est très souvent le cas des personnes qui ont un ego hypertrophié : plus le besoin de se mettre en avant est fort, plus les fondations de la personnalité sont fragiles.
      On serait tenté, en comprenant cela, d’avoir de la compassion pour cette fragilité intérieure qui pousse à écraser l’autre pour exister et en comprenant que les manifestations égotiques sont le reflet d’un manque d’amour de soi, on aurait envie de donner à l’autre plus d’amour afin de l’aider à s’aimer plus. MAIS, le problème, c’est que c’est cette compassion qui risque de piéger dans une relation destructrice.
      Car, celui qui ne s’aime pas n’est pas capable d’aimer l’autre, celui qui a besoin d’écraser pour exister n’est pas capable d’élever l’autre ni de l’encourager vers le meilleur de lui-même…
      Et vous risquez d’être dans une relation à sens unique où vous donnerez beaucoup mais ne recevrez que très peu (c’est sans doute cela que votre mère veut dire en disant qu’il n’est pas fait pour être en couple, car un couple suppose qu’il existe un certain équilibre entre ce que chacun donne et ce que chacun reçoit).
      Si c’est possible pour vous, je vous conseillerais d’envisager de mettre fin à cette relation… Car je pense que votre compagnon n’est malheureusement pas suffisamment bien avec lui-même pour pouvoir vous donner un amour nourrissant et épanouissant.
      Vous, vous semblez être dans une énergie constructive, vous allez de l’avant, vous souhaitez aller vers le bonheur et lui, il semble être dans une énergie qui le tire (et vous tire) vers le bas.

      Malheureusement, certaines personnes sont trop abîmées pour être en mesure de se créer un vie heureuse et positive… et elles sont encore moins en mesure de donner quoi que ce soit à l’autre.
      N’essayez pas de le « sauver » de son propre malheur car vous allez vous y perdre.
      Comme nous tous, vous avez le besoin (et le droit) de recevoir du soutien, de la compréhension, des encouragements, de la valorisation…
      Et cet homme, obnubilé par son besoin de renforcement narcissique, n’aura pas grand-chose de tout cela à vous offrir.

      Semer des graines dans un désert et espérer voir pousser des fleurs est une illusion qui peut faire perdre beaucoup d’énergie…
      Et si, en plus, on est en face de quelqu’un qui a besoin d’être dans les jeux de pouvoir dominant-dominé, cela risque d’être très destructeur.
      Parce qu’il aura besoin de vous abaisser pour se donner la sensation de s’élever.

      J’espère vous avoir éclairé un peu.

      A tout bientôt.
      Véronique.

      1. Je vous remercie de votre réponse et de votre franchise 🙂

        Beaucoup effectivement me dise que je dois le quitter car rien ne sera possible avec lui (pas d’enfant car il n’en veut pas… Puis l’âge grandissant n’arrangera rien). Je pense que je dois me concentrer sur mon avenir plus que sur un couple bancal et fragilisé…

        Vous savez, je lisais votre message et son ordinateur était allumé… Donc fond d’écran avec des hommes super musclé, la plupart nus… Deux ans qu’on est ensemble et deux ans qu’il continue d’alimenter ce fond d’écran avec des hommes nus…Est ce que c’est normal selon vous? Puis j’ai regardé son calendrier des rugbymen nus dans notre chambre conjugale…

        Et j’ai réfléchit en me disant mais comment peut-on être à ce point attirer par l’apparence…??? Je me suis senti bête….

        J’ai une autre question aussi : Il me parle souvent de ces fantasmes en type d’homme…. Et de mon côté, j’ai beau cherché, je trouve bien des hommes mignons etc mais je n’ai pas de fantasme… Est-ce normal?

        Car la définition de fantasme pour moi c’est  » une chimère ou une illusion que l’on ne peut pas avoir, ni atteindre… » Et pour moi qui suis terre-à-terre parfois, je me dis qu’un fantasme ne sert à rien vu que c’est une chose que l’on ne peut pas posséder…. Est-ce mal de penser ainsi?

        Cordialement

        1. Bonjour Hellburn,

          Il m’est difficile de résumer facilement ce que je pense des fantasmes… Il m’a fallu tout un chapitre pour détailler mon point de vue dans le livre que j’ai écrit 🙂
          Je pense que les fantasmes sont une des manières de découvrir les facettes cachées de nous-mêmes que nous avons besoin de développer… Sans devoir nécessairement vivre ses fantasmes pour cela… Simplement comme un éclairage sur soi. Mais il y a des tonnes d’autres manières de faire ces découvertes personnelles et ne pas avoir de fantasme n’empêche pas de découvrir ces facettes.

          Ceci dit en guise d’introduction, en ce qui concerne votre ami, ma sensation est que le fait d’exposer ainsi des hommes nus est effectivement un peu malsain dans le cadre d’une relation à long terme avec vous. D’ailleurs, je pense, d’après ce que vous avez déjà dit de lui, que c’est autre chose qu’un fantasme… Que c’est plutôt une manière de faire une fixation sur une forme de perfection en croyant que, si il atteignait cette perfection physique (lui ou son compagnon), il serait enfin comblé. La spécificité des gens qui se plaignent tout le temps de leur vie, c’est de croire que si ils avaient ceci ou cela, ils seraient enfin heureux/comblés/épanouis… Ce qui est évidemment une illusion puisque le bonheur vient plutôt d’une disposition d’esprit qui consiste à réussir à savourer l’imperfection de ce qu’on a.
          D’autre part, je me demande si votre compagnon n’est pas un brin manipulateur… En exposant ainsi sur son ordinateur et sur le mur de votre chambre les photos d’hommes nus qu’il estime parfaits, c’est un peu vous envoyer constamment le message : « Tu vois, toi, tu n’es pas mon idéal physique ». cela vous maintient vous dans la sensation de ne pas être « suffisant », de ne pas être à la hauteur de ses attentes. Comme vous m’avez confié qu’il aimait vous mettre en situation de soumission, cette exposition de photos est une manière de vous faire ressentir un sentiment d’infériorité par rapport à ses attentes.
          Ce n’est que mon avis…
          Mais j’avoue que, plus j’en apprends sur lui, plus il me semble avoir un fonctionnement qui n’est pas très sain au niveau relationnel.
          Et je crois que vous méritez mieux 😉
          Surtout si vous voulez des enfants et lui pas.
          Bon courage dans ces prises de conscience.

          1. Tout à fait…

            C’est que vous me dite sur son idéal physique me fait penser qu’il me parle souvent de ses ex… J’ai eu l’occasion d’en rencontrer un car ils sont au travail ensemble (enfin dans des services différents…) Et lui {son ex} est devenu administrateur d’académie… Donc il gagne 5000-7000€ par mois..

            Déjà il me sort que c’est pas normal de gagner autant d’argent et de travailler parfois jusqu’à 21 heures (enfin oui mais un poste d’administrateur c’est des responsabilités non?)

            Après il me sort que le petit ami de son ex est jaloux de mon copain car il est mieux physiquement que lui (ha bon? Si ton ex à casser c’est sûrement qu’il ne t’aimais plus mais bon)

            Et là, d’ailleurs je lui ai crié dessus je crois… Il me sors que de toute façon il ne s’est pas mis avec son ex pour le physique et qu’il avait plus de l’affection pour lui… J’ai été mais plus que soufflé par une telle réponse, froide et horrible pour un homme avec qui il à partagé 2 ans…)

            Et puis toujours en train de me parler des boîtes de nuit qu’il à fait, des hommes qu’ils trouvent mignons…. Ha oui c’est aussi un grand collectionneur de figurines qui peut claquer plus de 200€ par mois pour des figurines…

            A vrai dire, je crois que cela fait déjà plusieurs mois que je cherche autre chose et que je ne l’aime plus… sur les deux ans que l’on à été ensemble…. J’ai dû (et c’est malheureux) l’ai J’ai dû (et c’est malheureux) l’aimer que pendant 1 an… Après il est sorti une fois dehors en plein été avec un short blanc limite transparent avec un string dessous… Et depuis ce jour je crois que je ne l’ai plus aimé…

            Les gens me disent que je suis brillant, fier de moi, que je suis beau garçon, sportif, j’aime la vie et sourire, faire des petits plats (lol)… A marier comme on me dit et je me fait chier (désolé de l’expression) depuis un an avec un homme qui se plaint toujours de tout…. Jamais content de rien… Il a une voiture, une maison et un travail fixe… Moi je suis en train de passer le permis a 23 ans car j’ai toujours eu du mal à avoir les fonds… Bref vous voyez le genre?

            Je ne sais pas quel problème psycho il à mais ce n’est pas à moi de le régler, c’est comme lorsqu’il se moquait de moi car j’avais pris 5 kilos par rapport à la muscu, tout de suite les réflexions « mais on voit plus tes abdos », « tu es gros »…

            Quels sont les conseils pour que puisse le quitter?
            Je pense que je pourrais pas vivre ça plus longtemps, j’ai pas envie de me prendre la tête pour ça…

          2. Il me semble que la première étape est de régler la « logistique » puisque vous habitez ensemble… Est-ce chez lui ? Chez vous ? Ou chez vous deux ?
            Si c’est chez lui, avez-vous un autre endroit où vous pourriez aller ? Vous parlez de difficultés financières, avez-vous les moyens de louer même un petit studio ou une petite chambre ? Ou de prendre une colocation ? Si ce n’est pas le cas, est-il envisageable de vivre momentanément chez vos parents ? (vous m’aviez écrit que votre mère vous conseillait de le quitter, peut-être pourrait-elle vous accueillir un moment)

            Après, une fois ce volet résolu, la manière de quitter quelqu’un n’est jamais définie à l’avance…
            Essayez simplement de respecter vos valeurs d’honnêteté et de faire les choses avec respect, sans vouloir détruire l’autre (afin de pouvoir toujours vous dire que vous avez agi avec correction).
            Je pense que c’est toujours important d’expliquer les raisons… Ce que l’autre en fera, cela lui appartient. Mais, au moins, vous n’aurez pas caché votre vérité.

            Vous ne pouvez effectivement pas l’aider à résoudre ses problèmes psychologiques… Et c’est peut-être votre rupture qui le fera avancer… Qui sait ?

            Bon courage !

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