Les autres : On ne traite pas un lion comme on traite un chaton

Catégorie Développement Personnel

Pour lire d'autres articles de la même catégorie :

 

Cela fait longtemps que cette phrase me titille et que j’ai envie d’écrire un article sur ce sujet mais je ne m’y sentais pas encore prête…

Simplement parce que le contenu va aller à l’encontre de nombreux principes relationnels qui me sont chers, entre autres celui qui consiste à voir le meilleur dans les personne que je croise, brièvement ou plus longuement.

Je n’ai pas envie de faire partie de ceux qui ont des à prioris négatifs sur les autres, je ne désire pas être méfiante ou paranoïaque, j’aime croire en la bonté intrinsèque de chacun…

Une amie me disait souvent : « Véronique, ouvre les yeux ! Tout le monde n’est pas beau et gentil » et je lui répondais : « Mais si ! C’est juste qu’il faut parfois bien chercher ».

Oui, mais…

Parfois, il faut quand même chercher vraiment beaucoup…

Parfois, on ne trouve pas…

Parfois, on regrette de ne pas s’être méfié…

Parfois, l’addition est vraiment très lourde…

Alors, lorsque j’ai lu le thème de cet événement inter-blogueurs d’octobre, j’ai immédiatement senti que cette occasion allait me forcer à sortir de ma zone de confort et à cesser de reculer devant le défi (merci Laurence).

 

Une valeur fondamentale : respecter les autres

 

Si vous vous intéressez (ne fût-ce qu’un peu) au développement personnel (et c’est certainement votre cas puisque vous êtes ici), une de vos caractéristiques principales est sans doute de vous remettre en question afin de transformer certains de vos modes de fonctionnement. L’objectif final étant de vous sentir bien avec vous-même et avec les autres.

Et je suis prête à parier que, derrière cette caractéristique, vous êtes guidé par une série de valeurs humaines telles que le respect, le dialogue, l’écoute, l’empathie… le respect des autres…

Il est évident que vouloir se remettre en question est une magnifique qualité et que ces valeurs morales sont de très belles valeurs.

Mais elles peuvent aussi parfois constituer un piège dont il est difficile de sortir.

Car je constate tous les jours que les personnes qui sont exigeantes quant à leurs valeurs morales vivent très souvent la souffrance de constater qu’elles ont été déçues, trahies, abusées, voire maltraitées…

Mais elles peuvent aussi parfois constituer un piège dont il est difficile de sortir.

Car je constate tous les jours que les personnes qui sont exigeantes quant à leurs valeurs morales vivent très souvent la souffrance de constater qu’elles ont été déçues, trahies, abusées, voire maltraitées…

Et qu’alors elles sont alors souvent confrontées à un dilemme  douloureux :

 – Soit renoncer à suivre leurs valeurs pour ne plus se faire « avoir ».

 – Soit rester fidèles à leurs valeurs morales et essayer d’accepter la souffrance qu’elles ressentent lorsqu’elles constatent que les autres ne les traitent pas avec ces mêmes valeurs.

NB : Je vous avoue que la première option reste souvent dans la sphère des hypothèses théoriques car c’est quasiment impossible pour elles de renoncer à leurs valeurs morales… Elles finissent donc pas se résigner à porter l’étiquette de la « trop gentille ».

Et si cela peut constituer une certaine forme de consolation, cela n’empêche pas qu’elles restent éveillées la nuit à cause de la tristesse, de la colère, de la déception, du sentiment d’injustice qu’elles ressentent tour à tour.

 

Comment choisir entre être la « bonne poire » et être le/la « méchant(e) » ?

 

Je parle de moi, je parle de toutes ces personnes que je vois chaque jour… Mais en fait, je parle de vous !

Car Il vous est certainement déjà arrivé d’être confronté à ce même dilemme.

Et sans doute très fréquemment.

Mais c’est comme de devoir choisir entre la peste et le choléra : aucune de ces deux alternatives n’est satisfaisante… Toutes les deux sont destructrices…

Alors, comment sortir du piège ?

Comment pouvez-vous rester fidèle à vos valeurs sans être régulièrement le naïf dindon de la farce ?

Comment vous faire respecter sans avoir la sensation culpabilisante d’être le/la « méchant(e) » ?

La première clé de la prison se nomme : la lucidité.

Et cette lucidité va vous permettre de poser un constat de base :

 

Les autres, ce n’est pas une catégorie homogène

 

Quand on parle des fleurs, on sait qu’il y a des pâquerettes et des orchidées…

Et il ne vous viendrait pas à l’idée de les soigner toutes de la même manière… On peut tondre des pâquerettes, elles repoussent toujours… On ne tond pas des orchidées.

Quand on parle des animaux, on sait aussi qu’il y a des ours et des poissons rouges…

Et, avec un minimum de bon sens, on sait que l’on ne peut pas se comporter de la même manière avec des ours et avec des poissons rouges.

En ce qui concerne les êtres humains, c’est curieux mais nous n’avons pas le même bon sens…

Nous envisageons ce que nous appelons :  » les autres  » comme si ces autres constituaient une catégorie homogène (un peu comme nous disons « les adolescents » en considérant qu’ils sont tous pareils).

Et nous définissons une série de valeurs morales, de règles intérieures pour régir nos façons de nous comporter dans nos relations.

Sans faire de distinction entre certains « autres » et d’autres « autres » 🙂

Vu comme cela, cela paraît idiot, non ?

Rassurez-vous, je ne suis pas occupée à vous dire que votre QI laisse à désirer…

Mais simplement que, dans notre peur d’être mal jugé, rejeté, abandonné… , nous oublions d’utiliser la deuxième clé de la prison :  le discernement.

Mais le discernement est peu compatible avec cette vision du monde un peu « bisounours » que nous avons toujours lorsque nous sommes sur le chemin du développement personnel.

Parce que, comme je l’écrivais précédemment, quand on est quelqu’un qui s’engage sur ce chemin du développement personnel, c’est qu’on est quelqu’un qui s’impose une série de valeurs morales et que l’on croit donc que tout le monde en fait autant.

Il m’a fallu longtemps pour l’admettre mais je vous jure que ce n’est pas le cas ! 🙂

Au départ (avant d’apprendre à utiliser la lucidité et le discernement), nous ne sommes pas capables de voir chez les autres ce dont nous ne sommes pas nous-mêmes porteurs.

La personne infidèle n’est pas capable de voir (ni de croire) que l’autre puisse être une personne fidèle.

Inversement, la personne qui est bienveillante n’est pas capable de voir (ni de croire) que l’autre puisse être malveillant ou calculateur.

 

Le discernement que vous devez exercer dans vos relations avec les autres c’est donc de vous poser la question suivante :

Qui avez-vous en face de vous ?

Est-ce un chaton ?

ou

Est-ce un lion ?

Attention, je ne dis pas qu’être un lion c’est toujours forcément mal…

Mais un lion, c’est dangereux pour vous !

Chacun d’entre nous a ses lions spécifiques, en fonction de son passé, de sa sensibilité, de ses fragilités ou de ses pièges personnels.

Bien qu’il y ait des lions féroces unanimement reconnus pour être dangereux dans tous les cas, il y a aussi certains lions qui sont dangereux pour moi et pas pour vous (et inversement).

Il ne s’agit donc pas de se méfier de tout le monde et de devenir vous-même agressif… ni de sortir le fusil pour tirer sur tout ce qui bouge derrière les feuillages…

Et vous pouvez même garder cette vision « bisounours » qui constitue votre plus jolie qualité en adoptant l’attitude positive de penser que tout le monde est un chaton JUSQU’A PREUVE DU CONTRAIRE.

Mais quand la preuve du contraire arrive, n’occultez pas les messages de votre instinct et enlevez vos lunettes roses sans trop tarder…

Car je suis certaine que les lions de votre vie, vous les aviez vus venir !

Votre flair les avait sentis mais vos valeurs morales avaient étouffé l’affaire.

Pour être le « gentil » ou la « gentille », vous n’avez pas sorti le fusil et vous vous êtes fait dévorer.

 

Activez votre GPS intérieur

 

Pour éviter d’entrer dans un comportement de méfiance permanente et d’être constamment sur la défensive (car, justement, le but du développement personnel c’est de se sentir bien et non pas d’être dans la peur), il est important que vous puissiez faire confiance à votre flair, à votre instinct.

Lorsque vous conduisez votre voiture, vous ne pouvez vous sentir en sécurité que si, d’une part, vous savez que vous maîtrisez votre véhicule et, d’autre part,  vous savez que vous êtes apte à faire face aux situations dangereuses et à réagir rapidement.

C’est seulement si vous avez ces deux certitudes que vous pouvez vous détendre en conduisant et apprécier le plaisir du voyage.

Dans vos relations avec les autres, c’est pareil…

Pour pouvoir y être complètement détendu et donc profiter de tous les bonheurs qui en résultent, il est nécessaire que vous maîtrisiez bien votre GPS intérieur et que vous soyez prêt à réagir rapidement en cas de danger.

Mais nous n’avons pas appris à utiliser ce GPS intérieur…

Notre instinct a souvent été négligé voire méprisé… pour laisser tout le pouvoir à notre mental.

Et nous avons surtout appris à conduire en regardant le GPS de l’autre…

Comment l’autre réagit-il quand j’agis comme ceci ou comme cela ?

L’autre m’aime-t-il si je fais ceci ou cela ?

Quel va être son jugement sur moi ?

De quoi l’autre a-t-il besoin pour être heureux ?

Si vous conduisez votre voiture en regardant le GPS de la voiture voisine, vous risquez de faire un gros accident !

Il est donc impératif que vous appreniez à suivre votre propre GPS !

Il y a un endroit dans votre corps qui sait quand vous êtes en danger… et vous devez l’identifier.

Cela peut être une sensation de noeud au niveau du ventre, une oppression respiratoire, des palpitations…

Si vous cherchez bien dans vos souvenirs, vous retrouverez la sensation physique qui a toujours été la vôtre à chaque fois qu’un lion vous menaçait.

Mais quand on a fait du travail sur soi-même, quand on s’est engagé sur le chemin du développement personnel, on a appris deux choses :

– 1) Que nous avons des blessures non guéries qui occasionnent en nous des réactions émotionnelles inadéquates voire disproportionnées.

– 2) Qu’il est important d’apprendre à calmer ces émotions, à les maîtriser pour pouvoir adopter le comportement adéquat.

Attention, je continue à penser que faire ce travail d’identification de nos blessures et de gestion de nos émotions est indispensable pour se sentir bien au quotidien.

Mais je pense que le revers de la médaille est que ce travail nous fait  débrancher notre GPS personnel et que nous sommes dès lors privés des signaux de danger.

De plus, un bon GPS ne se contente pas d’émettre un seul et même signal sonore pour toutes les situations… Il vous indique la direction à suivre selon l’endroit où vous êtes.

Bien régler votre GPS intérieur signifie donc apprendre à distinguer le mode hyper-réactionnel du bon instinct.

« Dans cette situation avec cette personne, suis-je dans le mode réactionnel de susceptibilité à une blessure qui m’appartient OU l’émotion désagréable que je ressens est-elle en train de m’avertir qu’il y a danger (pas nécessairement intentionnel de la part de l’autre) mais qui demande à ce que je me positionne clairement. »

Un GPS désactivé c’est la fragilité des gens qui font du développement personnel…

C’est VOTRE FRAGILITE et il est vital que vous en preniez conscience !

 

Caressez le chaton et domptez le lion

 

Lorsque vous aurez identifié et activé votre GPS intérieur, il vous sera bien plus facile de distinguer les lions des chatons et d’adapter votre attitude en fonction.

Tout en restant vigilant (comme je l’écrivais plus haut) au fait de ne pas confondre une émotion réactionnelle et un signal réel de danger.

Par exemple, si vous êtes quelqu’un qui est porteur d’une blessure d’abus (ce qui est très fréquent car les abus de pouvoir ont été une sorte de « règle éducationnelle » chez les parents des personnes des précédentes générations), lorsque quelqu’un essaie d’abuser de vous (même non consciemment), le ressenti physique désagréable au niveau de votre baromètre intérieur pourrait vous conduire à réagir de manière excessive en envoyant l’autre au « diable ».

L’autre ne comprendra pas votre agressivité et vous, vous allez culpabiliser et éventuellement revenir sur votre décision pour finalement accepter de faire ce que l’autre vous demande.

Le petit « truc » que j’utilise est le suivant :

Si mon GPS intérieur me donne un ressenti désagréable, je commence tout de suite par  dire qu’il me faut un peu de temps pour réfléchir à la demande de l’autre (une petite phrase diplomatique du genre « J’y réfléchis et je reviens vers toi un peu plus tard » est amplement suffisante).

Je prends ce temps pour essayer d’identifier si la demande de l’autre est réellement abusive ou si mon émotion désagréable provient simplement de ma sensibilité exacerbée issue de ma blessure.

Si la demande de l’autre est réellement abusive (ou même simplement si elle ne me convient pas pour une série de raisons), je reviens vers l’autre en lui disant pourquoi il ne m’est pas possible d’y répondre (ou même, quelles seraient les limites dans le cadre desquelles je pourrais y répondre).

La réaction de l’autre à mon refus ou à mes limites sera LE panneau indicateur qui me permettra de savoir formellement quelle étiquette convient.

S’il respecte mes limites (ou mon refus) : c’est un chaton.

S’il tente de me faire changer d’avis en utilisant, par exemple, la culpabilisation : c’est un lion.

Une fois que l’étiquette est claire, et bien… tout est beaucoup plus clair 🙂

Je sais que je peux caresser le chaton sans crainte…

Et je garde la main sur mon fusil face au lion… au cas où il essaierait de mordre…

 

NB : J’ai pris ici un exemple de blessure d’abus mais il est tout à fait possible que votre blessure soit différente et qu’il faille l’adapter à votre histoire personnelle.

Le « lion » d’une personne porteuse de la blessure d’abandon, de rejet, de dévalorisation ne sera pas le même « lion » que pour celle porteuse de la blessure d’abus. Et nous pouvons également être porteurs de plusieurs blessures.

Vous trouverez d’autres pistes en lisant l’article suivant :

Vivez harmonieusement avec les autres grâce aux boîtes de rangement

 

Merci à Madame D. qui, pendant 2 ans, m’a répété cette phrase autant de fois qu’il a été nécessaire…

Je comprends vite mais il faut m’expliquer longtemps…

Je vous souhaite qu’il vous faille moins longtemps qu’à moi pour comprendre (au besoin, inscrivez la phrase sur votre miroir)

 

Cet article participe à l’événement inter-blogueurs  sur le thème « Le regard des autres » et qui est organisé par Laurence du blog   « Happy Soul »

Sous l’impulsion du blog : développement personnel.org

logo-croisee-des-blogs100

Print Friendly, PDF & Email

Commentaires

  1. Bonjour Véronique,
    Complètement d’accord avec vous ! J’avoue que oui, c’est long à comprendre et entériner que tout le monde n’a pas votre vision des choses et leurs réactions suscitent parfois (souvent) de l’incrédulité et de la stupéfaction ! Mais c’est comme ça ! J’apprécie d’ailleurs que cela soit grâce à vous, vous qui m’avez éclairé sur ces chatons aux pattes de lion (des lions quoi !). Moi qui suis « lion » (astrologiquement bien sûr ;-), je me sens chaton, pouvant sortir ses griffes si je me sens attaquée (heureusement, ce n’est qu’en dernier recours et qu’exceptionnel – c’est dire que je n’ai pas su mettre les limites avant…) Bref, sur ce sujet, je progresse même si du chemin reste à faire (je suis globalement assez méfiante).
    Bien, j’ai fini l’exercice et… la phrase qui revient et est revenue plusieurs fois, c’est « est-ce que cela sera mieux ailleurs ? Me sentirai-je mieux ailleurs ? » Pfff, je vous l’avais déjà inscrit dans mon dernier message. C’est bizarre !?! Est-ce que cela rejoint le fait de me sentir parfois en inadéquation avec l’environnement, les « autres » ? Est-ce de la méfiance ? Comme si je voulais des garanties que cela sera mieux. Bon, je passe outre mes fameux questionnements, je sais mieux les contrer maintenant. Mais quand même ! J’ai probablement la peur d’être déçue et insatisfaite (encore une fois).
    Mon fils m’a demandé ce midi pourquoi j’étais séparée de son papa. Ce n’est pas la 1ère fois, trouve-t-il bizarre que je soit restée à proximité ? Je lui ai rappelé que la raison principale pour laquelle un couple reste soudé c’est l’amour et là, il a paru rasséréné, je ne pense pas qu’il ait pu voir quoi que ce soit qui y ressemble à ce moment-là… Sinon, j’ai reçu ma mère récemment, je sais ce n’est pas gentil de le penser, encore moins de l’écrire, mais ça a été une vraie torture de la supporter (elle dit des choses monstrueuses !), il manque une boîte de rangement dans votre liste : celle avec laquelle il faut faire avec par ce que vous n’avez pas le choix (mais avec des réserves cependant) !
    Bonne journée,
    Lili

    1. Bonjour Lili,

      Pour mes boîtes de rangement, c’est implicite qu’elles concernent les gens avec lesquels il faut « faire avec » (mise à part, évidemment, la boîte « Encore, encore » 😉 )
      Les gens avec lesquels je ne suis pas obligée de « faire avec », et bien… Je ne fais pas avec (et ils n’ont donc même pas de boîte) 😉
      Je pense que la boîte dans laquelle votre mère trouvera sa place peut, selon la patience dont vous disposez dans ces moments-là être celle intitulée « Je reste polie » ou celle intitulée « Feu rouge : ne fais pas un pas de plus dans cette direction ».
      Et pourquoi devriez-vous être gentille et vous empêcher de penser ou d’écrire la réalité… ?
      Être gentille avec un lion, enragé qui plus est, ce n’est plus de la gentillesse, c’est de l’inconscience car cela vous met en danger ! 😉

      Pour l’exercice : la phrase qui est revenue dans la colonne des « croyances/freins » montre en effet que le frein principal pourrait être la peur de faire confiance à la Vie, la peur de faire confiance dans le fait que la vie ne peut vous apporter que de bonnes choses…
      Et, au moment même où je terminais la phrase précédente, voici le message qui est arrivé dans mes mails : « la prudence n’est pas la même chose que la peur… »
      Le but de l’exercice est en effet de voir ce qui vous freine mais aussi (et surtout, que les affirmations (que vous écrivez de nombreuses fois) s’inscrivent dans votre inconscient en remplacement des freins/fausses croyances.
      Donc, ne passez pas trop de temps à analyser les freins et laissez le processus de re-programmation se faire, en observant simplement les changements de vos réactions émotionnelles lorsque vous envisagez de franchir l’étape.

      Amicalement,

      Véronique

  2. Je n’avais pas vu votre réponse ! Mince !
    Bon, après mon message sur l’autre article, ce n’est pas je jour pour être très optimiste et très confiante sur les choses de la « Vie », tout m’amène à croire qu’elle n’est que semée d’embuches et de déceptions.
    J’avoue ne pas avoir peur de ce qui va arriver, non (j’ai déjà eu peur, je sais ce qui se passe dans ce cas). Après tout, je dois prendre les événements comme autant d’épreuves à surmonter (ça me laisse perplexe de penser ça) et gérer, finalement ce n’est pas si grave. Tout le monde a des problèmes de voisinage et le déménagement (ou le changement de travail, ou la séparation, etc.) amènent une solution (transitoire ou pas)…
    Bref, une bonne nuit de sommeil me remettra d’aplomb !

    1. Bonjour Lili,

      J’espère que la « bonne nuit de sommeil » vous a permis de revenir vers une vision plus sereine…
      Les événements pourraient ne pas être des épreuves à surmonter mais des occasions d’apprentissages.
      C’est souvent le cas quand on travaille en profondeur des thématiques douloureuses…
      Alors, on a un peu tendance à retomber dans nos anciennes croyances…
      Ancrer de nouvelles croyances pour qu’elles remplacent les anciennes croyances toxiques, c’est comme pour la musculation, il faut s’exercer.
      Et chaque situation que la vie nous présente est une occasion de s’exercer… parfois, on y arrive… parfois, on n’y arrive pas…
      Mais, petit à petit, cela deviendra plus facile… Ne vous découragez pas.

      Amicalement,
      Véronique.

  3. Bonsoir Véronique,
    J’ai un peu l’impression de monopoliser les commentaires, mais tant pis, tant que le forum demeure insécure…
    Bon, je souhaite ajuster mon discours par rapport à mon fils par rapport au fait suivant qui s’est passé mercredi dernier. Mon ex a les enfants depuis 1 semaine pile et mercredi était le 1er jour des vacances. Vu que les enfants sont chez lui et que le bureau est mitoyen de sa maison, les enfants passent au bureau régulièrement. Ma fille est d’abord venue plusieurs fois, très excitée (car avec sa copine), puis mon fils 1 fois, très calme, lui. Mon fils est venue 1 deuxième fois, je m’étais absentée du bureau et en revenant, j’ai vu mon fils décomposé. J’ai compris que son père avait dit qq chose. Alors j’ai lui ai dit « viens, raconte-moi », il n’a rien dit bien sûr. Son père est descendu illico, vociférant « je déteste les vacances scolaires !! » Je m’en doutais (il me l’avait déjà dit), quelle horreur ! Je lui ai répondu que cela ne se disait pas, pas devant son fils (c’était son 1er jour des vacances !!!!), qui était au bord des larmes… Il l’a ramené chez lui. J’étais furieuse qu’il s’en prenne à lui alors qu’il ne dit rien du tout à sa fille (mon fils l’a bien remarqué). Bien évidemment, après être revenu, j’ai eu le droit à « tu te méprends », « c’est facile pour toi » ; je n’ai pas cédé et je lui ai dit que s’il n’arrivait pas à gérer les enfants pendant les vacances, moi j’y arrivais. Même une collègue est venue me dire que c’était horrible de dire des choses pareilles…
    Les enfants font n’importe quoi, ils portent des t-shirts de leur père, avec lequel ils dorment, et passent toute leur journée sans s’habiller, ils se lavent à 4h l’après-midi… Bref, du grand n’importe quoi, comme d’hab. Maintenant cela ne me regarde pas et je me garde bien de faire tout commentaire. Je me dis que le fait qu’ils portent ses t-shirts, c’est qu’ils ont besoin d’une « présence » paternelle (sous la forme d’un t-shirt, c’est dur non ?)…
    Par ailleurs, je me dis que quand il dit ça à son fils, c’est comme s’il lui disait « je te déteste ». Comment puis-je faire pour amoindrir la portée de ses paroles auprès de mon fils ??
    Bon week-end,
    Lili

    1. Bonjour Lili,

      Ne vous inquiétez pas… Vos interventions sont les bienvenues, que ce soit sur le forum ou dans les commentaires en bas des articles (ils sont prévus pour cela 😉 ).

      Je trouve aussi que c’est très dur pour un enfant d’entendre de telles paroles de la part de son père et vous avez raison de vouloir essayer d’apaiser la souffrance de votre fils.
      Il pourrait penser que c’est lui qui n’a pas suffisamment de valeur pour que son père aime passer du temps avec lui…
      C’est donc important de « rectifier » les choses.

      Selon Christel Petitcollin dans son livre « Enfants de manipulateur » l’autre parent peut et doit montrer aux enfants que c’est le manipulateur qui a un problème et ne sait pas aimer plutôt que de laisser l’enfant penser que c’est lui qui n’est pas digne d’amour. Elle dit également que c’est une erreur de penser que tous les adultes aiment leurs enfants.
      Peut-être pourriez-vous dire à votre fils quelque chose comme « Ton père ne sait pas s’occuper d’enfants, il ne sait pas ce que c’est être un bon parent. Cela n’a rien à voir avec toi, ce n’est pas de ta faute, c’est lui qui a un problème avec le fait de devoir donner de son temps à quelqu’un d’autre que lui ».
      Dans son livre, Christel Petitcollin écrit cette phrase : « Chez ton père, le logiciel « parent » n’est pas installé… Cela ne sert à rien d’essayer de le faire fonctionner ».
      Vous pourriez peut-être adapter cette phrase à la situation précise de votre fils… en lui expliquant en quoi son père n’agit pas comme un parent.
      Surtout, montrez-lui que le dysfonctionnement est chez son père et que ce n’est pas du à ce que lui est ou a fait en tant qu’enfant.
      Souvent, on croit que c’est mieux de « préserver l’image du père »… Mais en fait, dans le cas des manipulateurs, cela entretient le mensonge que tous les parents aiment leurs enfants et cela contribue surtout à ce que l’enfant doute de ses perceptions et de ses qualités.

      Pour le fait que vos enfants portent les tee-shirts de leur père pour dormir (et les gardent toute la journée puisqu’ils ne s’habillent pas de toute la journée), posez-leur peut-être la question de savoir pourquoi ils ne mettent pas leur propre pyjama.
      Car je ne suis pas certaine que cela soit leur choix à eux.
      Souvent, les manipulateurs essaient de supprimer ce qui vient de chez l’autre parent et on peut lire dans certaines descriptions d’habitudes des manipulateurs que les vêtements qui viennent de chez l’autre parent sont remplacés. C’est une manière de couper l’enfant de ses références au parent « sain » et, pour le manipulateur, une manière de continuer à enlever toute existence à l’autre.
      Interrogez donc vos enfants sur ce point : est-ce lui qui choisit ce qu’ils portent ?
      Et si ils confirment que c’est leur père qui veut qu’ils portent ses tee-shirts, voyez avec eux s’ils peuvent prendre la décision de porter plutôt leurs pyjamas.
      S’ils disent que leur père n’acceptera pas, il faudra sans doute envisager de diminuer les périodes où ils vont chez leur père… car cela signifierait qu’il est vraiment dans un processus négatif de vouloir réinstaller son emprise sur eux en les coupant de leurs vêtements et objets venant de chez vous.
      Vous pourrez alors le faire de manière « diplomate » en lui proposant de le soulager de ces périodes (puisqu’il déteste les vacances).

      Bon courage à vous !

      Véronique.

  4. Bonsoir Véronique,
    Oui, je leur ai posé la question sur le t-shirt/pyjama : ils m’ont répondu qu’ils n’avaient pas de pyjama chez leur père ! Et de fait, je ne donne pas de pyjama, car je pensais qu’il en achetait toujours (il en achetait avant), mais apparemment non. Donc, la prochaine fois, je mettrai les pyjamas également.
    Par contre, qd j’ai demandé à ma fille pourquoi elle ne s’habillait pas de la journée, elle m’a dit que c’était pour ne pas salir les habits… Alors qu’il donne toujours les habits propres d’ordinaire lorsqu’il les a le week-end seulement… Son absence de logique est juste incommensurable !
    À lire votre commentaire, je n’imaginais pas que cela puisse avoir une signification (supprimer l’existence / tout signe de l’autre parent – quelle horreur qd on y pense), je pensais que c’était un énième signe de son incompétence en tant que père.
    Maintenant, concernant mon fils, évidemment, je vais aborder le sujet sous l’angle « c’est ton père qui ne va pas, pas toi » J’ai toujours dit que leur père travaillait beaucoup (et donc sous-entendu, qu’il n’avait pas le temps), mais je crois bien que je vais aussi l’aborder sous l’angle « il ne fait pas ce qu’il faut alors qu’il le pourrait s’il le voulait » car il pouvait prévoir de les inscrire au centre aéré (ce qu’il m’avait dit avoir prévu et ce qu’il n’a pas fait bien évidemment – il n’a jamais rien eu à organiser les concernant)… Par ailleurs, il favorise ma fille au détriment de mon fils et je suis sûre qu’il se sent également dévalorisé par rapport à sa sœur, moins aimé forcément (ses seules « preuves d’amour » le sont par carte bancaire, tellement plus facile, bien sûr, c’est ironique).
    Bref, le combat continue ! S’il savait comme j’aime la compétition 😉
    Merci encore pour vos précieux conseils et éclairements (c’est fou, je me dis que je suis bien naïve),
    Lili

    1. Bonjour Lili,

      Ce n’est pas que vous êtes naïve (dans le mauvais sens du terme)…
      C’est juste que, quand on fonctionne de manière saine, on ne peut pas imaginer qu’il existe des esprits tordus…
      Et on est à chaque fois surpris de le découvrir.
      Mais, à force, on finit par décoder les mécanismes et à être plus rapide pour « comprendre », pour une situation précise, dans quel processus mental « ranger » l’action du manipulateur.
      C’est comme un jeu d’échecs… et, quand on sait quel(s) type(s) de stratégie(s) l’autre utilise, on sait mieux comment y faire face.

  5. Bonjour Véronique,
    Hum, le moral n’est guère reluisant et la météo n’y est pour rien, qu’il tempête, neige ou soit lumineux n’y changera rien du tout. Ce n’est pas non plus l’approche de l’hiver, encore moins des fêtes de fin d’année (qui devraient être synonyme de chaleur humaine et de partage, la belle blague), ni le sentiment de « moins » en faire après les quelques « activités » et autres loisirs que j’ai pu apprécier récemment. Non, c’est encore ce sentiment d’être là, mais pas là, pas là où je devrais, avec l’envie d’être loin, je me sens tellement inadaptée parfois. J’ai le sentiment de faire des efforts mais qu’ils sont vains. Deux situations n’ont fait que renforcer ce contre quoi je lutte (pour l’instant en vain).
    Je me suis inscrite à une rencontre via une association d’anciennes élèves de mon école (des gens diplômées donc), sur le thème des femmes dans l’entreprise. Histoire de rencontrer des femmes, d’échanger, de voir par curiosité l’objectif de ce nouveau club orientée business mais pas seulement (je précise que je connaissais l’une des instigatrices du projet, avec qui le courant était bien passé lors d’une première rencontre). Bon, ben me voilà doyenne ce soir-là, OMG, certaines ont probablement 20 ans de moins que moi ! Pas grave, je ne pense pas faire si vieille que ça, mais bon, qd même, j’en prends un peu derrière la tête. Bref, la soirée se passe bien, sans que je comprenne bien l’intérêt de tout ça, les objectifs sont assez vagues finalement, pas très grave non plus. Arrive le moment où, vu que j’avais éludé mon secteur d’activité, cela revient sur la table et là, celle qui m’avait au cours de la soirée taxé de « traditionnelle » (je l’aurais volontiers bouffé, j’avoue), sort pour moi des horreurs ! Et tout de go, j’ai répondu et cela lui était destiné, que « c’était horrible de penser des choses pareilles » sur mon métier. J’ai donc défendu (même si je n’aime pas ce terme) mon bifteack, ma vision de mon job et mon approche du travail. Et pan ! Là-dessus, l’une des instigatrices dont j’ai parlé plus haut a pris la parole pour mettre en avant mon expérience hors normes (je suis incapable de faire aussi bien, je dois la remercier d’ailleurs) et tout le monde a pipé mot. Certes, je reste sur cette belle impression mais en même temps, je garde la violence des mots de l’autre comme une blessure, c’est ce que pensent hélas nombre de gens narrow-minded (c’est le mot qui me vient, bref, étroits d’esprit), probablement la majorité des participantes de cette soirée.
    Deuxième exemple hier soir. Spectacle pour les enfants de l’école. Pas ce qu’on appelle un beau spectacle mais les enfants rigolent, alors on s’en contentera. Et puis, il y a un entracte d’une demie-heure pour que les gens consomment, faut que ça rapporte à l’école, normal. Et là, déjà que je suis seule, ma fille a rejoint l’une de ses camarades de classe, mon fils, le banc de sa classe, là je me sentirais moins seule sur une île déserte. Il y a bien un couple qui ne parle à personne non plus, juste devant moi, mais même s’ils ne se parlent pas, ils sont au moins deux (enfin deux fois 1 apparemment). Car, le pire, c’est que je connais bien quelques personnes parmi cette assemblée, j’ai dû dire 2 fois « bonjour, ça va », quelle tristesse. Certains autres ont soigneusement évité mon regard. Heureusement, leurs enfants sont moins sauvages et me disent bonjour eux. Je me demande : Je sens le pâté ou quoi ? J’ai de la salade entre les dents ? J’ai des boutons que moi seule ne vois pas et je suis contagieuse ? Il faudrait que je souris comme une bécasse pour avoir l’air (idiote), oups pardon sympathique ? Suis-je à ce point repoussoir (je ne dis pas repoussante, ce n’est pas vrai) ? Ne suis-je point aimable ?? Je suis capable de discuter sans (trop) de soucis, j’ai bien réussi à discuter avec une dame que je connais (elle se trouvait sur mon chemin, peut-être n’a-t-elle pas eu le choix ? Eh bien non, je ne lui ai pas laissé et tant pis), mais pfff, je sors de cette soirée amère à nouveau.
    Je me sens parfois si mal, si mal comprise, si mal (à compléter).
    Au final, suis-je misanthrope et c’est tout ? Auquel cas, inutile de chercher les rapports humains s’ils sont vains ! Besoin d’éclairage, Véronique en ce dimanche, bien tristounet pour mon moi intérieur, mais extérieurement, je suis entourée aujourd’hui de mes chérubins et ils rattrapent heureusement les lacunes de ma vie sociale. Mais ça me fait suer, j’ai l’impression de reproduire la vie triste à mourir de mes parents, qui n’ont aucune vie sociale. Bon c’est pas le jour quoi.
    A bientôt,
    Lili

    1. Bonjour Lili,

      Pardonnez-moi d’avoir tardé à vous répondre…
      Pour le moment, je n’ai malheureusement le temps que de répondre à un commentaire par jour et il en arrive beaucoup…

      Il y a parfois des jours plus sombres où nous retombons dans nos fragilités…
      La vôtre est de vous sentir « non digne d’être aimée »…
      Et quand on croit quelque chose de soi, c’est ce regard intérieur négatif que l’on projette sur les autres…
      Si vous ne vous sentez pas digne d’être aimée (dans le sens général du terme), vous ne pouvez décoder dans les actions des autres que ce qui vous confirme votre propre regard négatif sur vous… Et cela aggrave votre regard négatif sur vous-même… C’est le cercle vicieux auquel nous sommes tous confrontés dans ces moments où nos fausses croyances sur notre manque de valeur reviennent nous polluer la vie.

      Ce que j’utilise moi comme outil quand cela me reprend, c’est la feuille de travail de Byron Katie (dont nous avions déjà parlé).
      Car c’est grâce à cela que je peux comprendre quelle histoire imaginaire je me raconte et qui me fait souffrir…
      Et j’aurais envie de vous conseiller de refaire cette feuille de travail sur un ou les deux événements qui ont été difficiles pour vous.

      En pistes de décodage, je vous propose ceci :

      – Pour l’événement qui concerne votre travail : « En quoi est-ce que, vous-même, vous éprouvez des difficultés à le trouver valorisant ? »
      – Pour l’événement de la fête de l’école : « Qu’attendiez-vous que les gens fassent pour que vous vous sentiez moins seule ? »

      Je ne vous livre rien de plus pour le moment car je pense que c’est important que vous fassiez la feuille d’abord afin que ce soit vous qui découvriez où se situent les pensées douloureuses…

      J’espère que vous ne m’en voudrez pas… 😉

      A très bientôt.

      Véronique.

Laisser un commentaire