famille recomposée

La famille recomposée (2ème partie)

 

Cet article fait suite à l’émission « La vie du bon côté »

le 8 Janvier 2013 sur Vivacité.

Pour écouter le podcast de l’émission : cliquez Ici 

Le podcast de l’émission n’étant plus disponible sur le site de Vivacité, vous pouvez ré-écouter l’émission sur la page « Médias » que vous trouverez en cliquant Ici  

Dans la première partie de l’article sur ce thème, nous avons vu que la famille recomposée peut se comparer à une danse…

Après être entré dans la danse à pas de loup puis avoir commencé par un pas en arrière

 

– 3) Continuer par un pas de côté

 

Ce qui signifie de regarder les choses avec une autre perspective en sachant utiliser le miroir des projections.

Lorsque nous supportons mal ce qu’une autre personne  fait, c’est souvent lorsque nous nous interdisons de la même chose cela car nous jugeons que c’est « mal ».

Si la Tante Olga nous porte sur les nerfs avec son côté tyrannique, c’est parce que nous avons estimé qu’imposer notre volonté aux autres est un manque de respect et que, dès lors, nous ne nous l’autorisons absolument pas… Quitte à souvent rester en retrait sans même oser dire ce que nous voudrions réellement.

Lorsque nous comprenons que nous aurions peut-être parfois intérêt à nous autoriser un peu ces comportements qui nous paraissent insupportables chez les autres, nous les supportons mieux 🙂

Dans une famille recomposée, les enfants de notre partenaire n’échappent pas à ce genre de projections…

Mais nous ne pouvons pas les fuir comme nous fuyons Tante Olga.

Ce qui nous parait insupportable chez eux représente généralement un côté de notre personnalité que nous avons complètement refoulé parce que nous l’avons estimé mauvais.

Cet enfant dont le bavardage incessant vous agace tant n’est-il pas en train de vous montrer que vous auriez peut-être intérêt à oser vous exprimer plus ?

Cet autre, réservé et solitaire, dont vous pensez qu’il n’est pas assez ouvert aux autres ne vous indique-t-il pas que vous avez besoin de vous autoriser des moments de solitude ?

Celui, très distrait, dont l’insouciance vous ferait bien hurler ne représente-t-il pas votre envie secrète de lâcher un peu prise dans l’organisation quotidienne ?

Et celui aussi énergique qu’un tsunami, que vous imaginez d’attacher sur une chaise dans vos rêves les plus « soft », n’est-il pas la part de vous-même que vous avez dû étouffer et que vous devriez un peu libérer pour oser prendre un peu plus votre place ?

Utiliser le miroir de projections nous permet de comprendre que ce que nous ne supportons pas chez l’enfant de l’autre représente les parties de nous-même que nous avons étouffées mais que nous avons besoin de développer…

Et dès lors, nous n’avons plus envie de dire : « C’est horrible » mais plutôt : « C’est fascinant » !

 

3. Utilisez le miroir des projections pour voir

ce que vous avez besoin d’oser développer en vous

 

– 4) Puis faire un pas en avant

 

Nous sommes nous-mêmes porteurs de blessures issues de notre enfance qui conditionnent les relations que nous créons à l’âge adulte…

Nous savons donc, pour l’avoir vécu nous-mêmes, à quel point certaines attitudes de nos parents ont pu nous marquer, même si c’était absolument non-intentionnel de leur part. Il n’est déjà pas toujours simple pour un enfant d’être à la hauteur des attentes de ses 2 parents…

Dans la situation de la famille recomposée, les enfants se retrouvent souvent à devoir correspondre aux attentes de 4 adultes au lieu de 2.

Chacun de ces 4 adultes ayant ses traits de caractère , ses besoins, ses critères de jugement et ses valeurs…

Or, si l’amour de leurs parents est une évidence qui permet, malgré tout, de modérer l’impact des remarques négatives que les enfants entendent de leur part, l’amour des beaux-parents, quant à lui, n’est ni acquis ni évident.

Et, inversement, comme le disent certains intervenants dans l’émission, les défauts de l’enfant de l’autre sont beaucoup plus difficiles à supporter que les défauts de ses propres enfants.

Si nous nous mettons à la place de enfants, nous pouvons facilement imaginer à quel point cela devient compliqué pour eux de satisfaire ces 4 adultes dont 2 se montrent parfois très intolérants face à leurs imperfections.

Et la responsabilité qui pèse sur leurs épaules est sans doute plutôt lourde à porter car, en plus de satisfaire leurs deux parents, il leur faut plaire à beau-papa pour que maman soit heureuse et plaire à belle-maman pour que papa soit heureux !

Il n’existe pas encore réellement d’études qui aient été faites sur les conséquences psychologiques de ce statut de beaux-enfants mais ma sensation est qu’elles risqueraient de montrer de gros dégâts si nous ne prenons pas quelques précautions.

Alors je crois qu’il est vraiment important de prendre conscience de notre prédisposition naturelle à moins bien supporter les enfants de l’autre et de rester très vigilants pour neutraliser notre tendance à relever tout ce qui est pénible à nos yeux.

Au lieu de nous focaliser sur tout ce qui nous irrite, cherchons quelles sont les qualités de cet enfant…

Au lieu de vouloir corriger ce que NOUS considérons comme des défauts, mettons en valeur ses forces et ses talents…

Au lieu de ne voir que ce qui ne va pas, cherchons ce qui va bien…

Et manifestons notre appréciation, témoignons de notre admiration !

Passons beaucoup plus de temps à dire : « Ce que j’aime chez toi, c’est ceci » que le temps que nous passons à dire : « Tu ne devrais pas être cela ! »

 

4. Mettez le focus sur les qualités de chacun

plutôt que de lister les défauts

 

– 5) Le dernier pas se fait tout seul

 

La famille recomposée est constituée de deux familles qui avaient chacune leurs habitudes et leurs règles spécifiques.

Vouloir tout uniformiser va avoir pour conséquence que tous les membres de la famille vont devoir modifier les comportements qu’ils avaient acquis dans leur famille de « base ».

Bien sûr, une certaine adaptation aux changements est nécessaire mais si les nouvelles manières de fonctionner sont trop différentes, au bout du compte, chacun aura la sensation d’avoir perdu une partie de ce qui faisait son identité auparavant et une partie de ses repères rassurants.

Faire un pas tout seul, cela signifie, non seulement prévoir des moments ou chaque demi-famille pourra se retrouver comme avant, c’est à dire, sans les « autres » mais cela signifie aussi pouvoir accepter que certaines règles soient différentes pour les enfants.

Ce point des règles différentes a été interpellant pour les auditeurs de l’émission et j’ai bien conscience que mon opinion va à l’encontre du principe communément admis qu’il faut les même règles pour tous.

Mais, en fait, il faut distinguer trois types de règles :

Celles qui gèrent la logistique : A quelles tâches les enfants doivent-ils participer ? A partir de quelle heure les parents souhaitent-ils être tranquilles dans le salon ? Combien de temps en avance les adolescents doivent-ils prévenir qu’ils ne seront pas présents pour un repas…. etc

Ces règles de logistiques doivent bien évidemment être communes à tous afin que l’organisation soit possible.

Celles qui assurent le respect de l’autre : Comment s’exprime-t-on par rapport aux autres ? Les enfants doivent-ils dire « au revoir » avant d’aller se coucher ? Remercie-t-on celui ou celle qui a préparé le repas ?…. etc

Ces règles de respect doivent, elles aussi, être communes à tous. Parce qu’elle concernent des points qui ont une influence directe sur la manière dont les autres se sentent.

Celles qui concernent les « habitudes importantes » que chaque parent souhaite inculquer à ses enfants : Faut-il se laver les mains avant de manger ? Doit-on faire ses devoirs immédiatement après l’école ou peut-on d’abord faire une pause ? Les enfants sont-ils obligés de manger toute leur assiette ? Sont-ils obligés de goûter les nouveaux plats ou non ?…. etc

Ces points-là n’ont aucune conséquence sur l’organisation de la famille et n’ont même aucune conséquence sur le beau-père ou la belle-mère.

En effet, cela n’a aucune conséquence sur ma vie si les enfants de l’autre ne se lavent pas les mains avant le repas…

Cela n’a aucune conséquence sur ma vie si les enfants de l’autre ne finissent pas leur assiette…

En fait, ces points-là ne concernent que mon compagnon et ses enfants, en accord éventuellement avec leur maman.

Certains diront : « Oui, mais alors, comment j’explique à mes propres enfants qu’eux doivent se laver les mains avant de manger alors que les enfants de l’autre n’y sont pas obligés ? »

Cela s’explique en fait tout simplement : « Il est important pour moi que tu te laves les mains avant le repas parce que je trouve que c’est plus hygiénique mais ce n’est pas important pour le papa et la maman de Jean ».

Et, éventuellement en expliquant qu’une autre règle est à son avantage : « Par contre, il est important pour le papa et la maman de Jean qu’il finisse son assiette parce qu’ils y voient un signe de politesse alors que ce n’est pas important pour moi que tu finisses la tienne parce que je pense que c’est mieux de ne pas trop manger. »

Ne mettons pas l’autre parent en porte-à-faux en l’obligeant à faire respecter à ses enfants des règles auxquelles il ne croit pas lui-même…

Parfois, certaines règles de l’autre nous sembleront intéressantes et nous aurons peut-être envie de les transmettre à nos propres enfants…

Mais, avouons-le, d’autres règles nous semblent peu intéressantes et nous nous sentirions incohérents avec nous-mêmes en nous obligeant à les faire respecter par nos enfants au nom de la famille recomposée.

Pareillement, certaines de nos propres règles peuvent sembler étranges à l’autre et c’est son droit…

N’exigeons pas de lui (ou d’elle) qu’il s’oblige à quelque chose auquel il ne croit pas juste pour nous prouver sa bonne volonté de reconstruire une famille.

Ne transformons pas non plus la vie en famille recomposée en caserne militaire en voulant que toutes les règles de la famille 1 ET toutes les règles de la famille 2 soient respectées par tous les enfants (cela finit par faire beaucoup de règles) 🙂

Distinguons les règles qui ont une conséquence directe sur notre vie et celles qui ne concernent finalement que l’éducation que l’autre parent souhaite inculquer à ses enfants

 

5. Ne faites pas la guerre pour des choses

qui n’ont aucune conséquence directe sur votre propre vie

 

 

Pour terminer, je vous propose d’aller faire un petit tour sur le site Miss belle-mère qui est absolument délicieux tellement il est drôle…

Cela vous permettra de constater que la famille recomposée est un fameux challenge et qu’il n’y a pas que chez vous que cela prend des allures de folie 🙂

Et souvenez-vous que l’HUMOUR est certainement la clé pour dépasser toutes ces difficultés.

 

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