le célibat : choix constructif

Le célibat : choix constructif ou résignation désenchantée ?

On ne peut pas aborder le sujet de l’amour et des relations de couple sans évoquer aussi le célibat.

Parfois, c’est un choix personnel, parfois il semble avoir été imposé par le destin…

Parfois, il ne dure qu’une courte période, parfois il devient un mode de vie…

Certains le voient comme un échec et d’autres considèrent que pour vivre heureux il faut vivre seul.

Parfois il permet de mieux connaître ses propres besoins, d’apprendre à mieux se respecter soi-même et donc de devenir de plus en plus aptes à créer des relations amoureuses épanouissantes.

Mais parfois il peut nous rendre rigides, intransigeants, et donc de moins en moins capables de faire les concessions indispensables à une vie de couple harmonieuse.

Après une séparation, le célibat peut être l’occasion de profiter d’une liberté retrouvée pour se reconstruire et se redéfinir soi-même…

Mais il peut être aussi une manière de se refermer sur ses blessures et être principalement motivé par la peur d’être à nouveau blessé.

Ressemblant à une vie de rêve lorsque l’on étouffe dans un couple malheureux, il est cependant fréquent, lorsqu’on le vit, que l’on se prenne  alors à rêver d’un couple parfait avec l’âme soeur parfaite.

Et s’il présente certainement de nombreux avantages en terme de liberté, dans une société centrée sur le couple et la famille, le célibat a cependant un prix…

Un loyer plus difficile à assumer, les vacances avec supplément «single», les dates de congés que l’on choisit en dernier pour donner la priorité aux collègues ayant des enfants, des horaires de travail qui se prolongent puisque personne n’attend à la maison, ces amis que l’on voit de moins en moins parce que l’on finit par se sentir de trop au milieu de tous ces couples qui se sentent menacés car on pourrait séduire leur moitié.

Et les regards soupçonneux qui semblent dire «Qu’est-ce qui cloche chez toi ?»

Lorsque le célibat succède à un divorce et qu’il y a des enfants, la gestion en solo de toute la logistique quotidienne n’est pas simple. Et ce n’est rien en comparaison du paradoxe que l’on peut vivre de se sentir déchiré lorsque les enfants sont absents mais envahis lorsqu’ils reviennent.

Alors, entre ceux qui lèchent leurs plaies et ceux qui papillonnent, entre ceux qui cherchent désespérément à reformer un couple et ceux qui jurent mordicus qu’on ne les y reprendra plus, entre ceux qui le choisissent et ceux qui le subissent, existe-t-il un célibat heureux ?

Peut-on vivre cette étape de solitude non pas comme une souffrance mais comme un plaisir d’être avec soi-même ? Savourant les avantages tout en restant ouvert aux vraies rencontres et capable de changer de modèle si la vie le voulait ?

Sylvie Honoré m’a fait la gentillesse de m’inviter dans son émission « La vie du bon côté » pour aborder ce thème avec les auditeurs…

la vie du bon côté

la vie du bon côté : le célibat

Le podcast n’étant plus disponible sur le site de Vivacité, vous pouvez ré-écouter l’émission en allant sur la page « Dans les médias » : ici

Le célibat = la liberté ?

En lisant les commentaires et témoignages que les auditeurs ont envoyés par sms, j’ai été interpelée par certains point communs chez les personnes célibataires heureuses : elles disent presque toutes qu’elles sont beaucoup mieux en étant célibataires que lorsqu’elles étaient en couple.

Mais,(et c’est bien cela qui m’interpelle), les raisons de ce mieux-être sont de l’ordre d’avoir retrouvé de la liberté dans de nombreux domaines :

« Maintenant, je peux enfin m’habiller comme je le veux, manger ce que je veux, parler à qui je veux, faire ce que je veux… et je n’ai de comptes à rendre à personne ! »

Waouw ! Cela signifie donc que, lorsque ces personnes vivaient en couple, elles ne pouvaient pas s’habiller comme elles le voulaient, manger ce qu’elles voulaient, faire ce qu’elles voulaient, parler à qui elles voulaient et qu’elles devaient rendre des comptes à leur partenaire !

Si leur couple était une telle prison, ce n’est pas étonnant qu’elles préfèrent le célibat !

Et il n’est pas étonnant non plus qu’elles défendent farouchement leur indépendance afin de s’assurer que plus jamais personne ne les mettra en cage.

Le risque étant que, derrière cette protection, ne se développe petit à petit une sorte de rigidification les rendant de moins en moins aptes à se laisser transformer par la relation à l’autre.

Car toute relation (qu’elle soit amoureuse ou non) se présente dans notre vie avec la potentialité de faire de nous PLUS que ce que nous sommes.

En restant dans la crainte de voir notre liberté supprimée , nous plaçons une sorte d’armure autour de nous et cette armure nous rend plus imperméables à ce que l’autre peut modifier en nous.

Les fervents adeptes de la liberté prennent souvent des positions fermes de type « Je suis comme je suis, je ne changerai pas » ou « Avec moi, c’est comme cela et il faut l’accepter ou partir ! ».

Même si on peut comprendre que, derrière cette forme d’intransigeance, il y a surtout de la peur, il n’en reste pas moins qu’il y a alors peu de souplesse et peu de possibilités de changements.

Et le problème pourrait être que ce manque de souplesse, ce manque d’ouverture à la transformation intérieure, risque de se manifester dans toutes les sphères de la vie : familiale, amicale, professionnelle…

Or, le propre de l’être humain n’est-il pas d’être capable de changer ? La vie n’est-elle pas une perpétuelle transformation ?

Quelles sont nos croyances sur le couple ?

Le goût du célibat semblant donc provenir d’un dégoût du couple, mon questionnement est alors : « Pourquoi tant de couples semblent-ils être des prisons ? »

Est-ce un problème venant du couple lui-même ou de nos propres croyances ?

Car, dans les témoignages des auditeurs qui se félicitaient de leur célibat et de leur liberté retrouvée, il y  avait deux constats :

– Soit elles avaient été englouties dans des relations infernales avec des partenaires  pathologiques (jalousie morbide, violence, alcoolisme…)

– Soit la relation avait été fortement déséquilibrée par une tendance sacrificielle.

Mais dans ces deux cas, elles avaient fonctionné avec une croyance intérieure qu’il leur fallait tout donner en s’oubliant elles-mêmes.

Et étaient passées d’un excès à l’autre : de l’excès du sacrifice de soi dans le couple à l’excès de protection de soi dans le célibat.

Plutôt que de basculer d’un excès à l’autre, ne serait-il pas intéressant de se demander ce qu’il y aurait lieu de faire pour que le couple devienne un lieu de liberté ?

De quels conditionnements culturels et de quelles croyances intérieures devons-nous nous libérer, de quelles blessures devons-nous guérir  pour devenir capables d’entrer en relation avec l’autre sans y laisser nos plus jolies plumes ?

Comment trouver, au sein de la relation (quelle que soit la forme que nous lui donnerions), le juste équilibre entre rester soi-même et se laisser transformer pour devenir plus que soi-même ?

Finalement, cela nous ramène à une question qui dépasse largement celle de choisir entre le couple et le célibat, une question quasi-existentielle : « Comment être soi tout en étant avec les autres ? ».

Et c’est lorsque nous parvenons à à ce bel équilibre que nous pouvons être heureux, que nous soyons en couple ou célibataire.

Nous allons faire un peu durer le suspens et nous revenons la semaine prochaine dans un article qui vous donnera des réponses à cette question… 🙂

Belle semaine à vous tous !

 

 

Pour lire les articles de la série :

Être en relation ou être soi ? premier épisode

 

Penser à soi ou penser à l’autre ?

 

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Commentaires

  1. C’est bien gentil toute cette analyse, mais il y a une réalité bien plus pragmatique là-dedans : la loi de l’offre et de la demande.
    Faire croire qu’il y a un cheminement intérieur à réaliser, c’est une chose, mais au-delà de ça, il y a surtout une connexion qui ne se fait pas correctement avec les autres. Quand les seules personnes qui osent s’approcher de vous sont des personnes à problèmes, quand les personnes biens que vous repérez se révèlent casée ou pas intéressée, vous pouvez faire toute l’introspection que vous voulez, ça ne marchera jamais.
    C’est comme le travail, il y a l’offre et la demande, vous aurez beau avoir des places, si le boulot est pourri, il faut vraiment y aller dans une optique alimentaire pour le faire. Toute comme il faut vraiment avoir la dalle pour se mettre dans un couple pas du tout épanouissant. Ou alors avoir l’ouverture d’esprit d’un bisounours et dans ce cas là, vous pouvez effectivmeent vous mettre avec n’importe qui puisque tout le monde il est gentil, il n’y a que nous qui devons faire un travail sur nous-mêmes pour être plus tolérants…

    1. Author

      Bonjour Jeanne et merci d’avoir laissé votre commentaire,

      Cela me semble un peu surprenant de faire entrer les relations de couple dans la logique économique de la loi de l’offre et de la demande mais peut-être que cela correspond aux expériences que vous avez vécues jusqu’à présent. Ce que je pense (mais c’est ce que moi je pense, sans obliger personne à penser comme moi), c’est que le risque des expériences douloureuses est de nous inculquer des croyances erronées. Et que ces croyances erronées ne nous permettent de voir de la réalité que ce qui confirme nos croyances… Nous vivons alors d’autres expériences similaires qui consolident encore ces croyances.
      Notre cerveau est ainsi fait qu’il filtre les informations (car nous ne pouvons pas, à chaque instant, percevoir toutes les informations de notre environnement : il y en a trop). Cette partie de notre cerveau (le système réticulé) attire notre attention sur les éléments qui correspondent à ce que nous jugeons important. C’est ainsi que, quand nous pensons acheter une nouvelle voiture, tout à coup, nous voyons ce modèle partout sur la route. ce n’est pas qu’il y en a plus qu’avant… C’est simplement que nous les voyons plus qu’avant car notre cerveau a l’attention attirée par ce sujet qui nous occupe dans cette période-là. Par contre, on ne remarque pas (plus) les modèles qui ne nous intéressent pas.
      Le cerveau agit de la même manière pour tous les sujets…
      Si votre croyance est que toutes les personnes « bien » sont casées ou non intéressées, vous risquez de ne voir que celles-là et de ne pas voir les personnes « bien » qui seraient libres et intéressées.
      Et vous risquez alors, en effet, de renouveler l’expérience décevante qui va confirmer votre croyance et l’ancrer encore plus fort, de telle sorte que le système réticulé de votre cerveau continuera à filtrer la réalité en fonction de ce que vous considérez comme « vrai ».
      Le cheminement intérieur qui est à faire pour modifier les expériences que nous faisons de la réalité est donc, selon moi, d’identifier quelles sont nos croyances limitantes et de voir que ce ne sont que des croyances… Que nous pouvons les transformer de manière à ce que notre cerveau puisse nous faire voir d’autres facettes de la réalité que celles que nous voyons habituellement, et ainsi faire d’autres types d’expériences. Croire que le couple (ou le travail) n’est qu’une question d’offre et de demande pourrait être, selon moi, une croyance qui entretient le « manque »… Et, à la limite, pour vous faire sourire un peu, j’aurais envie d’ajouter que, au final, s’il y a 1000 femmes en « demandes » et seulement 500 hommes en « offres », pour moi, peu importe, je n’ai pas besoin de 500, un seul me suffit 😉
      Est-ce que cela signifie que je devrais me mettre en couple avec n’importe qui ? Et bien, je me dis que, parmi ces 500, j’ai le choix et je peux croire qu’il y aura quelqu’un qui me correspond parfaitement 😉
      Bien à vous, Jeanne…

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